Je suis complètement passé à côté de ce film lors de sa sortie, et en avais entendu le plus grand bien. Confortablement installé, je me suis lancé !
Premières impressions : quel bordel ! Le résumé parle de "4 âmes" qui vont se croiser, eh bien j'en comptais deux fois plus. On a d'abord du mal à discerner le degré d'importance des personnages au sein de l'histoire. Malgré tout, les liens entres les différentes intrigues se manifestent assez rapidement, je parviens donc à garder le rythme.
L'histoire, justement, est somme toute assez classique bien que relativement originale dans son exécution. L'un des personnages évolue dans ce fameux univers parallèle, et on en comprend assez vite le rôle. Ce n'est donc pas là que la retournement majeur s'opère, pourtant je trouve que Meanwhile City est largement sous-exploitée.
Visuellement parlant, c'est très réussi, entre une ambiance steampunk et post-apocalyptique. Seulement, l'intérêt s'arrête là : on se contente de suivre le personnage dans sa quête de vengeance, linéaire à souhait, et le fait que l'on comprenne aussi vite ce qu'est vraiment Meanwhile City en enlève encore plus la saveur et la profondeur. En somme, ce qui aurait pu représenter un réel élément différenciant semble amputé trop promptement. Pas assez d'impacts ou d'effets papillon d'un univers à l'autre, alors que c'était là toute la question.
Le film est donc sauvé par sa mise en scène, suffisamment originale pour permettre à l'oeuvre de se démarquer un tant soit peu des autres films du genre. L'apparent bazar du départ trouve naturellement un sens à mesure que le film abat ses cartes.
Ses acteurs, qui portent très bien leur rôle, donnent au film la plus grande partie de son poids dramatique. J'ai même trouvé Alex Pettyfer à peu près convaincant en justicier masqué, alors que ses rôles les plus connus (Alex Rider, Numéro 4) m'ont laissé plus qu'indifférent.
Le film nous laisse avec son lot de questions sans réponses, encore un procédé vu et revu, d'autant que globalement, on se fout complètement des réponses. Les personnages qui évoluent autour d'Emilia (Eva Green) ne sont pas très intéressants : le film pose une pseudo histoire d'amour teintée d'amitiés imaginaires en tant que dommage collatéral de l'intrigue principale (énième Donnie Darko d'Hollywood). Emilia est censée être un protagoniste pivot dans tout cela, et franchement ça marche moyen.
Bref, le film met un certain temps à se lancer et à dévoiler son squelette, et déçoit un peu une fois la structure révélée. Malgré cela, les acteurs maintiennent l'intérêt du spectateur, notamment parce qu'il semblent tous croire à leur personnage. Dommage que la fin ne change pas la donne comme elle le pourrait, et que l'univers n'apporte rien d'autre qu'une touche un peu dark.