Un trip pas vraiment bad.
Date Limite, ou bien l’entre Very Bad Trip pour le réalisateur Todd Phillips qui, en attendant de peaufiner la seconde mésaventure de nos compères de Las Vegas, décida de faire une sorte de break en nous livrant une autre comédie, pour nous faire patienter. Et en nous offrant un duo de choc (le génial Robert Downey Jr. associé au jouissif Zach Galifianakis, justement découvert dans Very Bad Trip), on ne peut que se jeter sur cette juteuse occasion. Encore faut-il que le résultat soit à la hauteur des espérances ! (ATTENTION SPOILERS !)
Dans cinq jours, Peter Highman va devenir père. C’est largement assez pour lui permettre de sauter dans un avion et ainsi retrouver sa femme à Los Angeles. Mais lorsqu’il croise la route d’Ethan Tremblay, un acteur à la recherche de reconnaissance, accompagné de son chien et d’une boîte de café dans laquelle son enfermées les cendres de son père, à l’aéroport, ce simple trajet va très vite devenir un véritable enfer. Car si l’important est d’arriver à temps pour l’accouchement, arriver en un seul morceau devient également la priorité ! Sur la base scénaristique, on sent aussitôt la patte de Todd Phillips. À savoir une simple personne devant faire face à des situations complètement loufoques (arrêt chez un dealer, « baston » avec un gosse, course-poursuite avec la douane dans une caravane improvisée…) et surtout invraisemblables, et ce à cause de la présence d’un seul homme ! Une sorte de Dîner de Cons à l’américaine (je ne parle pas, bien sûr, de The Dinner, épouvantable remake !). Et si cela marchait pour Very Bad Trip (le film était d’une drôlerie sans pareil), la sauce ne prend plus autant avec Date Limite. Il faut bien dire que le film ne se montre tout bonnement pas aussi drôle que l’épopée à Vegas. On pourrait même dire que nous avons-là une comédie bien trop sobre pour le réalisateur de Very Bad Trip, avait des gags qui ne font pas autant mouche ou qui sont tout simplement abjects (Ethan se masturbant aux côtés de Peter pour dormir comme un gros bébé, Ethan gerbant toutes ses tripes sur une blessure par balle involontaire…), et ce malgré une mise en scène efficace (quand il le faut, comme pour l’accident, la course-poursuite ou encore le « combat » avec le mec en fauteuil roulant). Bref, on est plus étonné par ce qui se passe que mort de rire.
Heureusement que le casting rattrape le tir ! On peut parler de la participation de Jamie Foxx (sa prestation classique suffit amplement) et de Juliette Lewis (rayonnante en dealer), ainsi que de Michelle Monaghan (le fait qu’elle soit une nouvelle fois en couple avec Downey rappelle un certain Kiss Kiss Bang Bang, mais l’actrice n’y est pas aussi pétillante), mais c’est surtout sur le duo qu’on va s’attarder. Un tandem formé par un Robert Downey Jr. qui, pour une fois, n’est pas le comique de service et nous livre une prestation intéressante (comme si Tony Stark n’avait pas d’humour mais plutôt un sale caractère) ; et un Zach Galifianakis égal à lui-même, son rôle se rapprochant de celui d’Alan dans Very Bad Trip, le tout joué avec une justesse vraiment rare dans ce genre de film.
Vous l’aurez compris, Date Limite est bien plus un divertissement regardable et nous offrant un duo d’acteurs alléchants qu’un orgasme zygomatique. Si vous voulez éviter à tout prix la déception, regarder ce film avant Very Bad Trip ! Sinon, vous devriez vous rendre compte que Date Limite est une comédie américaine bien trop sage alors que sur le papier, le contraire nous était promis…