C'est l'histoire d'un mec de Boardwalk Empire qui fait un film avec des mecs de Boardwalk Empire.
Le tout enrobé de Kubrick.
Je suis rentré dedans dès la première minute.
Parce que le monochrome rend bien.
Parce que courir avec du Sixto Rodriguez dans les oreilles.
Parce que la solitude de l'appart miteux avec un matelas qui sert de punching-ball (faudrait que je reprenne un chat).
Parce que la clope juste après l'exercice en se tenant le front car vos démons vous taquinent le ciboulot.
Parce que se regarder dans le miroir avec pour unique mantra "tomber sept fois, se relever huit".
Parce que laisser couler l'eau de la douche le front contre le mur comme pour se laver l'âme.
Comme pour essayer de retrouver la sensation d'être à l'abri dans le ventre de sa mère.
Parce que le clodo qui t'interpelle pour taper la discute.
Parce que vendre des objets auxquels on tient pour faire un peu de ronds.
Parce que le pote religieux.
Parce que j'aurais jamais imaginé que Joe Pesci me ferait penser à ma mère.
Parce que soliloquer avec un proche sans savoir s'il vous reconnaît, s'il vous comprend.
Parce que lui dire ce que t'as jamais exprimé.
Parce que lui prendre la main pour sentir un peu de sa chaleur.
Parce que réprimer ses sanglots.
Parce qu'on ressent le poids de la vie.
Parce qu'essayer de réparer des choses qu'on a brisé.
Parce qu'essayer d'aller de l'avant sans trop savoir où on va.
Parce que "la vie n'est qu'une longue perte de tout ce qu'on aime".
Parce qu'au plus bas un inconnu vous prête une épaule sur laquelle se reposer.
Ok c'est la banale histoire du boxeur en quête de rédemption.
Ok c'est un peu larmoyant.
Ok ça peut paraître improbable qu'il lui arrive autant de choses en une seule journée (croyez moi ça peut).
Parce que c'est un premier film et que les bons films de boxe se font rares.
Je lui mets un bon 9.
Parce que je connais tout ça.
Parce que j'ai ressenti tout ça en regardant ce film.