No Future
Bo et Roy sont deux adolescents marginaux qui viennent de finir le lycée. Malgré leurs diplômes en poche, l’avenir leur a réservé des places d’ouvriers dans l’usine locale.
Après s’être fait mettre à la porte d’une fête où ils s’étaient incrustés, les deux amis décident de prendre leur voiture pour aller faire un virée à Los Angeles. Assez vite ce qui ne devait être qu’un break tourne à l’odyssée sanglante…
La balade sauvage
Figure de la scène punk underground de Los Angeles du début des années 80, avec sa trilogie de documentaires The Decline of Western Civilization et future réalisatrice de comédie à succès dans la années 90 (Wayne’s World), Penelope Spheeris réalise en 1985 The Boys Next Door pour le compte de New World Pictures, société de production spécialisée dans le cinéma d’exploitation fondée par Roger Corman, avec qui elle a déjà réalisé Suburbia, son précédent film. Reprenant à la fois les thèmes du jeune couple en pleine virée meurtrière déjà vu dans de nombreux films (Bonnie & Clyde, Pretty Poison, La Balade Sauvage) et celui des adolescents assassins (Orange mécanique), The Boys Next Door réussit à s’affranchir de son cahier des charges de pure série B pour pousser la réflexion un peu plus loin. Pour Spheeris, ces jeunes ne sont pas nés mauvais mais sont avant tout le produit de leur environnement rempli d’injonctions virilistes (homophobie systématique) et dont les adultes, notamment les parents, sont absents. Le film propose d’ailleurs un regard sur l’homosexualité (refoulée ou pas) et sur l’homophobie assez inédit pour un film sorti en 1985, loin des clichés de folles et des blagues anti-homo. On peut aussi trouver le film plutôt féministe, faisant des femmes les antagonistes quasi-systématiques des deux personnages principaux, comme dans cette scène sur la promenade de Venice beach, où des jeunes femmes attaquent nos héros après qu’ils aient jeté une bouteille sur la tête d’une vieille dame. Scène se terminant par une cascade préfigurant Boulevard de la mort de Quentin Tarantino
Dans les rôles principaux, on retrouve Maxwell Caulfield, l’infortuné premier rôle du malheureux Grease 2, dont l’échec a scellé la carrière, et qui donne ici tout ce qu’il a en magasin pour faire oublier le flop de son précédent film, et le tout jeune Charlie Sheen, dont le seule présence rappelle celle de son père Martin Sheen dans La Balade Sauvage de Terrence Malick douze ans plus tôt. Mais le troisième personnage du film, c’est bien évidemment Los Angeles, ville ô combien cinématographique, dont on retrouve ici outre sa plage bien connue déjà citée, ses interminables routes, ses lumières bleues, sa tour Capitol record et ses rues du centre, toujours filmée avec une authenticité qui donne aujourd’hui au film des airs de capsule temporelle qui ravira tous les fans des films sur la ville.