On reprend les mêmes et on recommence, en moins énervé, moins taré, voir un peu plus subtil. Dans Dead or alive 2, Miike s’amuse à composer avec les personnages qui ont servi de matière à son premier film, en tentant, cette fois-ci, de construire une vraie intrigue : les délires exagérément provocateurs de son précédent essai trouvant pour écho ici une belle histoire d’amitié.

Bien entendu, même si la trame narrative de Dead or alive 2 est plus contenue, on y retrouve toujours la même rage revendicatrice de son auteur, qui parfois sonne un peu comme une leçon de morale malvenue —les inserts d’enfants africains en guise de violon— mais qui fait, la plupart du temps, l’effet d’une belle bouffée d’air frais. A l’image de cette pièce de théâtre pour minots, gentiment osée, ou du parallèle touchant qui fait le lien entre une enfance en demi-teinte et une vie d’adulte dont la mécanique est de dessouder du salopard pour essayer d’améliorer le quotidien de moutards mal lotis, se dégage des images de Miike une certaine sincérité.

Un script partiellement maladroit auquel se superpose une belle histoire d’amitié, traitée, une fois n’est pas coutume, avec beaucoup de subtilité par un créateur excentrique qui semble enfin placer ses personnages avant ses délires créatifs. Et même s’il n’oublie pas de livrer la came en deux ou trois gunfight énervés, qu’il joue, à l’occasion, avec quelques effets visuels pour faire de ses deux antihéros des anges exterminateurs au sens littéral du terme, le ciment de son histoire est bel et bien dans les dialogues et les attitudes que s’échangent ses deux protagonistes. Le temps d’un bol de soupe au tofu, d’une retraite ressourçante sur les terres de leur enfance et de quelques flashbacks explicatifs, Miike parvient à lier ses extravagances, une nuée de plume ou encore des ailes naissantes dans le dos de ses deux hitmen, à la relation touchante qui unit ces deux derniers pour délivrer enfin l’histoire qu’on était en droit d’attendre du premier film.
oso
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le 28 févr. 2015

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