Filmé après la trilogie Dead or Alive, Deadly Outlaw : Rekka réunit de nouveau Miike avec le charismatique acteur Riki Takeuchi, pour une nouvelle histoire de vengeance dans le milieu yakuza. L'essentiel du scénario ne dénote pas par rapport à un film de Kinji Fukasaku entre la figure du Yakuza fidèle à son boss et capable de retourner le monde par loyauté et les manigances d'un groupe avide de pouvoirs. Les particularités du style de Miike se retrouve dans les duo de tueurs loufoques dont la violence tourne tellement à l'absurde qu'lls n'hésitent pas à briser le quatrième mur avec nonchalance. De plus, alors que l'essentiel du film est très classique pour un film de yakuza, le débordement de violence dans les dernières scènes permet au réalisateur de se faire plaisir, et de nous faire plaisir, tout en conservant une certaine cohérence du point de vue de l'histoire. Deadly Outlaw : Rekka se résume donc à un film d'action violent sous fond de trahison entre yakuza et où les femmes n'ont aucune place. Tués ou spectratrices passives de la violence des hommes, elles ne semblent être présente dans l'histoire que pour indiquer l'orientation sexuelles des deux personnages principaux et les montrer comme des êtres sensibles. Certes, cela change du cinéma de Fukasaku où l'amour était souvent synonyme de violence mais il est toutefois difficile de qualifier pour autant le scénario de progressiste, même si on revient de loin. Enfin, il faut aussi mentionner que la bande son du film a été réalisé par un groupe de rock progressif, Flower Travellin' Band, dont l'apport à l'atmosphère du film n'est pas négligeable tant leur style naturel (plus rock que progressif donc) correspond à la réalisation de Miike, caméra à l'épaule, toujours en mouvement. Une excellente addition à la filmographie de Miike pour les plus curieux et les amateurs du style de ses débuts.