Deadpool, le mercenaire canadien à la bouche trop pleine, est de retour sur les écrans et le marketing nous vend du rêve et nous rassure sur le fait que le film n’a pas perdu son côté irrévérencieux irrésistiblement drôle ! Et c’est bien le cas…
Mais est-il meilleur que le premier ? D’après les réactions entendues, pour beaucoup, oui. Moi, je ne trouve pas.
Alors oui, le film réussit à garder son côté décalé parfaitement maitrisé par un casting, Ryan Reynolds en tête, qui prend un plaisir non dissimulé à cabotiner comme pas possible ! Néanmoins la surprise en moins, cela reste très plaisant mais assez conforme aux attentes. Le personnage de Wade Wilson n’est pas non plus développé dans cet épisode (mais en a-t-il vraiment besoin ?) et quand on s’attarde plus sur le grand nombre de personnages l’entourant (malgré une X-Mansion toujours aussi désespérément vide), c’est uniquement pour les tourner en dérision.
Je n’ai pas trouvé particulièrement intéressant d’introduire Shatterstar, membre très important des X-Force, pour qu’il ne ressemble à rien, ne serve à rien et meurt comme une petite merde… De même était-ce vraiment nécessaire de fourrer quoi que ce soit dans le cul du Fléau ?
Luck isn't a superpower. And it isn't cinematic!
Mais l’humour reste néanmoins bon et complètement x-rated comme dans le premier volet. J’ai néanmoins l’impression que pour apprécier pleinement le film, il faut déjà avoir un sérieux bagage en terme de comics (cfr. dessinateur qui ne sait pas dessiner les pieds, prend ça Liefeld) ; pour saisir certaines références ; ou encore pourquoi l’appel à tel personnage (cfr. Black Tom Cassidy). Les tacles à la machine Disney (Star Wars compris), à l’univers Marvel, aux autres franchises de super-héros, au Canada et à la carrière de Ryan Reynolds (ne manquez surtout pas les deux scènes mid-credits) brisant toujours le 4ème mur sont souvent super drôles. L’humour, même bien gras, est suffisamment varié que pour ne jamais se révéler lourd.
So dark. You sure you're not from the DC universe?
Le scénario n’est pas mauvais (mais si les personnages secondaires n’ont aucune motivation : qu’est-ce que vient foutre Domino dans l’histoire ?) mais fort simpliste, ce qui est un exploit en soi quand on fait appel à des retours dans le temps. Mais il apporte au final un message fort humaniste et de tolérance (entre deux balles dans la tête). Il étend également son univers intelligemment malgré l’atrophie scénaristique du background de Cable et les facilités d’écriture soulignées humoristiquement.
L’action y est de bonne facture mais n’offre rien de ne pas déjà-vu. Et c'est finalement le super-pouvoir (ironiquement) de Domino qui se révèle le plus passionnant mise en scène. Et la BO, bien que plaisante, sent un peu le réchauffé malgré le beau titre de Dion menant à un générique parodiant James Bond.
Bref, Deadpool reste un film barré, de bonnes factures, et s'impose dans le paysage du divertissement en conservant l’attrait du premier épisode mais ne réussit plus à créer véritablement la surprise. Par contre, je crains le développement du personnage de Cable sachant que Josh Brolin a signé pour 4 films. On a déjà un X-Force annoncé et on peut présumer d’un Deadpool 3 et pourquoi pas un film solo ? Mais vu le développement fort résumé offert comme background, j’espère que cela restera intéressant à suivre…