Plus sérieux, mieux filmé, mieux joué, le film reste tout de même bourré de défauts.
Le premier Death Factory n’avait pas laissé un grand souvenir à grand monde. Il fait dire que le film était longuet et affreusement joué. Quelques meurtres violents sauvaient quelque peu le film cependant, mais même comme ça, il n’était pas recommandable. Pourtant, notamment grâce à son très faible budget (5000 dollars) et une pochette accrocheuse, le film a du très vite se rentabiliser. Pourtant, il aura fallut attendre six ans pour voir une suite débarquer. Brad Sykes ne rempile pas à la mise en scène et au scénario, fort heureusement, et c’est Sean Tretta qui s’y colle, pour une histoire entièrement différente, qui ne conserve que deux éléments du film original : le personnage d’Alexa et une usine désaffectée. Le premier avait été tourné à Los Angeles (ce qui explique le résultat à l’image, amateur), ici, tout a été tourné en Arizona, pour un budget sans doute pas beaucoup plus élevé, mais permettant une location beaucoup moins couteuse. Bon point. En effet, visuellement, l’usine a de la gueule, on ne se retrouve pas devant une minuscule cabane abandonnée avec 3 pièces et deux couloirs. Les décors font beaucoup plus industriels, avec de longs couloirs ornés de tuyaux en métal, et c’est con à dire, mais cela convient bien mieux au personnage d’Alexa, Tetsuo du pauvre avec ses dents en métal et ses ongles, en métal également. Ici, Alexa ne tue pas au hasard ou n’est pas nourrie par un autre personnage juste pour survivre, elle est manipulée par un homme taré sur les bords, fanatique religieux barbu qui se cache dans une salle de contrôle et surveille tout à distance à l’aide de caméras.
Les victimes ? Pas des jeunes cons qui veulent faire la fête après l’école comme dans le premier, on se retrouve là avec des personnages antipathiques au possible, non pas parce qu’ils sont énervants, mais parce qu’ils sont écrits ainsi. Portant tous des surnoms pervers (Cockmaster, White Manson, Rubber Love, ou tout simplement L’objet pour un esclave vêtue de cuir tenu en laisse), ce sont le genre de personnes que l’on peut très facilement croiser sur internet. Le film oublie également le format d’image 1.33 du premier film pour opter pour un format plus classe donnant un côté plus pro au métrage (alors que dans le fond, ce n’est pas le cas). Bref, la suite a tout bon pour le moment. Après une (assez longue) présentation des personnages, joués par des acteurs qui n’en font pas des tonnes, sans pour autant être franchement bons (suffisamment pour que le film se laisse regarder), le film démarre véritablement, Alexa est lâchée après notre équipe, qui va tenter de survivre. Passé son postulat de départ assez intéressant, Death Factory Bloodletting se révèle malheureusement être un slasher tout ce qu’il y a de plus banal. Les personnages sont traqués les uns après les autres, meurent un peu de la même manière que dans le premier film, et quelques minuscules ajouts ne viennent pas changer grand chose (wooo, la vue subjective d’Alexa, floue et rouge).
Comme le premier film, cette suite ne pourra pas s’empêcher, en bon film d’horreur underground qu’il est, de nous caler des scènes de sexe gratuites, lesbiennes notamment, qui ne servent à rien, sauf à plaire au public masculin et à nous faire comprendre que ce seront elles, les prochaines victimes ! La fin tentera alors d’ajouter pas mal de nouveautés comparé au film original, sans pour autant pleinement convaincre. Premier gros défaut du métrage, son ambiance, musicale et visuelle. Au départ, convaincante, plutôt réussie, avec des morceaux collant au scènes et créant une petite ambiance pas désagréable. Le souci, c’est que le film réutilisera ses mêmes artifices, visuels et auditifs, sur toute la durée, si bien qu’après 45 minutes, on commence à en avoir un peu marre. Ensuite, le film se permet d’énormes ajouts pour sortir de sa catégorie de banal slasher du pauvre (ce qu’il est), avec une petite touche fantastique et inattendue (enfin si on fait bien attention). Car oui, à environ une heure de métrage, Alexa meurt !!!! (Wooo, le gros spoiler, mais personne ne verra le film). Bien entendu, il reste encore une demi-heure au compteur et ça ne peut pas s’arrêter là. Le film perd alors en crédibilité dans cette dernière partie, en voulant en faire trop, ce qui est dommage. Cette suite s’avère tout de même à tout point de vue supérieure à l’originale, sans pour autant être franchement un bon film. Si on n’est pas trop regardant sur la qualité, on passe juste un petit moment pas prise de tête.