C'est sans grand enthousiasme ni confiance que j'ai commencé à regarder Death of A Vlogger du britannique Graham Hughes, énième film surfant sur le succès de Paranormal Activity et mode Unfriended. Pourtant le film avait un certain potentiel en semblant s'attaquer en sous texte aux fausses vidéos surnaturels, au harcèlement et à l'addiction numérique de certaines personnes en quête de notoriété mais aussi d'argent.
Death of A Vlogger raconte donc sous forme de vrai/faux documentaire l'histoire d'un vlogger spécialisé dans des vidéos humoristiques et les défis débiles qui trainent sur le net. Alors qu'il réalise en direct une vidéo pour ses fans dans son appartement, d'étranges phénomènes se déroulent autour de lui. Avec l'aide d'un youtubeur spécialisé dans l'étrange et le paranormal il tente alors de capter les phénomènes paranormaux dont il est victime dans son appartement hanté à moins que tout ne soit qu'un habile buzz monté de toutes pièces ??
Death of a Vlogger s'inscrit dans une mécanique de documenteur qui ne fonctionne pas trop mal alternant les images du vlog du jeune homme avec des interviews des principaux protagonistes et de quelques fans du vlogger. On sait toutefois d'emblée que l'on est dans une fiction le réalisateur Graham Hugues ne jouant jamais à fond sur l'ambiguïté du support , bien moins en tout cas que sur les images qui occupent le cœur de son film. Death of a Vlogger fonctionne par strates et si les premiers événements étranges seront assez vite démasqués comme une supercherie par une enquêtrice spécialisée dans les arnaques surnaturelles, on retrouvera ensuite le personnages esseulé et harcelé à cause de ce bad buzz mais victime cette fois ci de véritables phénomènes auxquels plus personne n'a envie de croire. A moins que tout ceci ne soit encore scénarisé au sein d'une grande supercherie écrite de toute pièce et incluant ce bad buzz dans l'histoire ?
Death of A Vlogger joue donc de manière assez maligne sur ces notions de vrai et de faux et sur notre crédibilité de spectateurs. Le film dissémine à l'image quelques indices assez voyants et d'autres quasiment impossible à remarquer permettant au spectateur de lui même s'interroger sur la sincérité de ce jeune vlogger et sur son entreprise. Nous aurons donc droit à tout l'arsenal des trucs de mise en scène de ce type de production avec plan fixe, personnage au premier plan et trucs étranges au fond du cadre et vue subjective traquant l'étrangeté en pleine nuit en parcourant des couloirs vides. Pour une fois il y-a tout de même une certaine cohérence inhérente à l'histoire, ce jeune type souhaitant faire le buzz et/ou prouver qu'il a raison on comprend et on accepte volontiers tout ce qu'il filme de manière obsessionnelle. L'interprétation n'est pas mauvaise, hormis peut être le chasseur de paranormal qui en fait un peu trop, ce qui fait que globalement le film possède une certaine cohérence interne et je dirais presque une forme de crédibilité. Mais cela ne suffit pas pour autant à faire de Death of a Vlogger un bon film, tout juste un truc un petit peu plus malin et cohérent que bon nombres de found footage avant lui. Le plus gros soucis c'est que l'on s'ennuie assez vite et qu'on se lasse rapidement de se faire balader à devoir démêler le vrai du faux d'une histoire dont globalement on a pas grand chose à faire. Les phénomènes sont souvent trop grossiers et visibles pour être tout à fait crédibles dans ce type de production à l'image l'apparition récurrente d'un fantôme aux cheveux longs typique du cinéma japonais.
Death of a Vlogger semble nous demander avec un certain cynisme d'arrêter de croire toutes les conneries qu'on nous donne à regarder en oubliant un peu que le film lui même fait partie de cette grande mascarade du vrai/faux opportuniste et finalement pas très intéressant.