Creeping Death
Nick Hume est un mec super cool, il a deux beaux enfants digne d'une pub pour du dentifrice, une femme belle et quadra en même temps, un job top moumoutte dans une belle tour en verre, une belle...
le 1 août 2011
36 j'aime
7
Nick Hume est un mec super cool, il a deux beaux enfants digne d'une pub pour du dentifrice, une femme belle et quadra en même temps, un job top moumoutte dans une belle tour en verre, une belle collection de films de familles touchants et une bonne humeur indécrottable qui lui colle à la tronche.
Mais, parce que ça va bien cinq minutes les histoires de mecs cool a qui tout réussi, tout bascule le soir où son fils, prodige du Hockey, se fait tuer sous ses yeux dans une station service. Il arrive à identifier le coupable qui se fait connement chopper après avoir été renverser par une voiture ( avouez, c'est con comme façon de se faire chopper ). Les audiences préliminaire arrivent et on lui apprend qu'au mieux l'assassin de la chaire de sa chaire ne fera que 3 ans. Pas content du tout Nick Hume décide qu'il peut tout aussi bien rendre justice lui même si c'est tout ce que celle de son pays propose.
Un pitch qui fleure bon le Vigilante Flick à tendance nauséabonde sur fond d'apologie de l'auto-défense. Si le point de départ est peu original et que le gros du déroulement est assez prévisible le film prend des détours bienvenue qui l'éloigne du carcan restrictif et limité habituel du genre. En effet le film n'est pas unilatéral puisque la progression dans la vengeance est une escalade en parallèle des deux côtés du flingue où l'acte en lui même importe moins que ses conséquences. Le film à l'élégance de rester sur un point de vue relativement proche de l'humain, surtout du vécu de son personnage central, pour éviter toute glorification ou récupération.
Le truc qui est vraiment bien c'est que Nick Hume est incarné par Kevin Bacon. Une fois de plus cette gueule unique du cinéma US fait des merveilles dans ce rôle à priori étriqué. Il s'impose comme une évidence dans la peau du mec bien sous tout rapport qui perd pied petit à petit, quelle que soit la situation il est juste et participe ainsi beaucoup à l'attachement que l'on peut porter au film.
Car il faut bien ça puisqu'à ses côté la petite famille à tendance à sonner un peu faux ( les relations familiales sont dignes d'une sitcom lambda ) et Garett Hedlund en big-bad-motherfucker de service est parfois vraiment énervant tant son jeu se limite à hurler en secouant la tête pour nous montrer ses belles gencives dés qu'il essaye une intimidation. De plus son personnage est assez banale dans son genre et les rares pistes pour en faire un méchant vraiment marquant sont bien vite avortées.
On pourra aussi relevé la jolie Aisha Tyler pas vraiment crédible dans la peau de la fliquette qui sert en fait de tapisserie.
Bref ce n'est pas forcément la force première du scénario.
Cependant il ne faut pas voir non plus dans Death Sentence une étude sociologique ni même une tentative de proposer une lecture profonde de l'auto-défense. Tout d'abord parce que les ficelles utilisées sont trop grosses, à l'image du générique monté à partir d'image de familles bien niaises ( il faut voir notre héros bondir lorsque son fils adoré se croûte en vélo à 2 km/h ).
Ensuite parce que le film ne cherche pas à élever le propos plus haut qu'il ne pourrait et embraye assez vite sur une formule visant avant tout l'efficacité. Ne nous y trompons pas Death Setence est avant tout un thriller mâtiné d'action, une pure série B.
-In the death car
Malgré son côté un peu bas du front et rabâché le script possède une mécanique bien huilée qui enchaîne et dose les séquences avec rythme. La progression est bien pensée et paraît plausible car chaque nouveau rebondissement vient prendre appui sur le précédent comme un phénomène de boule de neige. La tension monte inexorablement, les respirations arrivent au bon moment et les montés d'adrénaline fonctionne à plein régime. Une gageure à l'heure des films de genre fast food écrit n'importe comment et sans aucune notion du rythme.
Au delà de l'efficacité purement mécanique du script il faut surtout saluer le travail de James Wan à la mise en scène. Le découpage est limpide et là aussi entièrement porté sur l'efficacité de ses scènes, qu'elles soit émotionnelle ( la préparation longue et hésitante du premier meurtre commis par Hume ) ou orienté action. On touche même parfois à l'excellence grâce à la virtuosité de James Wan: la poursuite se finissant dans le parking est un modèle de découpage, avec son montage nerveux et lisible, ses mouvements de caméra fluide dont un chouette plan séquence se déroulant sur plusieurs étages et son crescendo parfaitement maîtrisé. Posée en plein milieux du film ce passage restera le point d'orgue du métrage puisque il combine performance technique et basculement scénaristique.
Le reste du film reste de facture correct, on pourra néanmoins trouver dommage que la violence du film devienne moins réaliste sur la fin. Une approche plus comic-book, aussi bien par les exagérations factuelles que par une mise en scène bien plus tape à l'oeil, pas foncièrement ratée mais qui amoindri quelque peu l'impact du dernier tiers.
Une séparation que l'on retrouve aussi au niveau de la lumière du film, très portés sur les tons froid et les contrastes en début de film elle bascule sur la fin dans une dominance rougeâtre tendance années 80. Bien maitrisée cette dernière marque quand même un peu trop grossièrement les intentions du metteur en scène, le décalage produit n'étant pas forcément nécessaire et semble un peu gratuit. Esthétique mais gratuit. Heureusement Kevin Bacon assure sa transition avec talent et permet de maintenir la cohérence du film et de masquer certains trous du scripts. Ainsi on se demande comment les flics n'ont pas l'idée de chercher David Hume chez lui alors qu'il est recherché, le personnage de John Goodman dont l'importance est gonflée artificiellement et qui tourne à l'eau de boudin.
Un dernier petit regret concerne l'illustration musicale beaucoup trop mises en avant et qui deviennent envahissante, aussi surement qu'un chauffeur de salle nous indiquant quand il faut pleurer. Les séquences d'action arrivent à s'en tirer correctement mais les phases intimistes sont étrangement noyées sous une couche de musique aux accents pop-FM mielleux. Ca casse tout de suite l'ambiance.
-A Song for the Death
Pas franchement original ni très finaud Death Sentence tire son épingle du jeu grâce à un Kevin Bacon impeccable et grâce au talent de James Wan qui brode un bon suspense et quelques séquences marquantes via une mise en scène solide.
Trop de handicaps sont présent pour en faire un grand film, mais Death Sentence ne prétend pas être autre chose qu'un thriller efficace, et c'est bien ce qu'il est donc on aurait tort de bouder notre plaisir.
Créée
le 1 août 2011
Modifiée
le 23 juil. 2012
Critique lue 2K fois
36 j'aime
7 commentaires
D'autres avis sur Death Sentence
Nick Hume est un mec super cool, il a deux beaux enfants digne d'une pub pour du dentifrice, une femme belle et quadra en même temps, un job top moumoutte dans une belle tour en verre, une belle...
le 1 août 2011
36 j'aime
7
Kevin Bacon dans un vigilante avec James Wan aux commandes c'était un peu quitte ou double, voir même carrément casse gueule les mecs ! Au final, c'est une franche réussite. Wan joue continuellement...
Par
le 4 nov. 2011
12 j'aime
12
Le papa des franchises Saw, Insidious et Conjuring, le cinéaste spécialiste de l'horreur James Wan (Fast & Furious 7, Aquaman) adapte librement le best-seller Death Sentence de l'écrivain...
Par
le 22 mai 2018
9 j'aime
Du même critique
"- John, tu sais pas qui je viens de voir ? - Non John, qui donc ? - George. - George ? - George. - Ah... et il voulait quoi, un café ? - Non pas ce George là, l'autre George. - Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaah...
le 27 déc. 2010
534 j'aime
63
Pourquoi ce titre provocateur ? Tout simplement parce que le film de Welles arrive systématiquement en tête de n'importe quel classement des meilleurs films de l'histoire du Cinéma lorsqu'ils sont...
le 12 déc. 2010
507 j'aime
86
Oubliez tout ce que vous savez sur la japanimation (surtout si vous vous appelez Éric Zemmour), oubliez tout ce que vous savez des dessins-animés en général car "Cowboy Bebop" est une série tout à...
le 9 janv. 2011
410 j'aime
37