Dorothy Dandridge est la première actrice noire à avoir triomphé à Hollywood et à avoir été nominée aux oscars dans la catégorie Meilleur rôle féminin. Ayant commencé sa carrière au cinéma très tôt – elle a 13 ans quand elle figure dans le film Teacher’s Beau de Gus Mens en 1935- , elle attendra vingt ans avant d’accéder au succès pour sa magnifique interprétation de Carmen Jones, aux côtés d’Harry Belafonte qui deviendra son grand ami et avec qui elle tournera notamment Une île au soleil.
Le film propose de suivre son histoire depuis sa carrière de chanteuse au Cotton Club en 1937 – en trio avec sa sœur Vivian et leur amie Etta Jones- jusqu’à sa mort tragique en 1965.
Jeune femme sensible, Dorothy devra se battre pour s’imposer, subissant de plein fouet les vexations dues à sa couleur de peau. Le message passe ici sans surcharge mais au travers de quelques scènes fortes . Sommée de ne pas se baigner dans la piscine d’un hôtel, Dorothy, par défi y trempe un pied. Le Directeur fera « par hygiène » vider et nettoyer la piscine. La scène où Earl Mills –son manager blanc – et elle, s’arrêtent choqués devant la grande piscine vide qu’un groupe d’ouvriers noirs est en train de récurer, se passe de commentaire.
Dorothy a mené une carrière de chanteuse et d’actrice dévouée à son art. Sa vie privée ne lui apportera que des déceptions. Le seul homme à l’avoir aimée de façon sincère et désintéressée est son manager Earl, pour lequel elle éprouvera toujours une grande tendresse.
Dans le rôle d’Earl, on retrouve l’excellent Brent Spiner, surtout connu pour son rôle du Lieutenant Data, l’androïde de Star Trek, rôle qu'il tiendra dans la série Star Trek Nouvelle Génération et dans les divers films qui suivront.
Dorothy est, quant à elle, magnifiquement incarnée par Halle Berry. Elle s’y montre sensible et très inspirée par son personnage. Son interprétation lui vaudra un Emmy Award et un Golden Globe Award
Un biopic particulièrement réussi d’une actrice trop vite oubliée