Voici une perle rare issue du cinéma belge des années 50/60. Ce film semble s'inscrire dans la veine néoréaliste italienne qui vivait ses dernières heures, principalement pour son propos et le contexte ou se déroule le récit, celui du borinage c'est-à-dire cette région de Belgique ou les mines de charbon et usines faisaient vivre dans une pauvreté pour ne pas dire misère de milliers d'émigrés italiens, polonais ou grecs. Même si le film est une observation fugace de la vie de cette communauté à un moment donné de l'Histoire, il y a un fil rouge narratif tout de même avec une famille italienne fraîchement regroupée mais l'on ne suit pas que les membres de celle-ci, il y a une bonne dizaine de personnages à voir. Résumer cette oeuvre à un contenu social serait réducteur, très réducteur car énormément de prises de vues sont sublimes avec des scènes nocturnes quasi expressionnistes des charbonnages, des terrils, des terrains vagues et des habitations spartiates il y a quelque chose dans cette mise en scène qui fait penser à des cinéastes tels que Bergman, Dreyer ou certains soviétiques.