D’une efficacité on ne peut plus supérieure au premier volet, The Delta Force 2: The Colombian Connection creuse le sillon ouvert un an auparavant par Licence to Kill (Scott Glen, 1989), lui empruntant certaines idées narratives – le cadre tropical ou le saut en parachute par exemples – ainsi que sa noirceur humaine : ce n’est plus Felix Leiter et son épouse qui se retrouvent kidnappés et exécutés mais Bobby, sa femme et le bébé qu’elle porte, lors de séquences brutales qui conjurent la facilité habituelle dans ce genre de productions testostéronées. L’antagoniste, interprété par Billy Dragon, rappelle le monstre Franz Sanchez campé par Robert Davi ; à l’inverse, notre héros refuse de revendiquer son « droit de tuer », qu’il laisse à son meilleur ami, pour s’arrimer au respect de la loi, s’efforçant de traîner le narcotrafiquant devant la justice. La réalisation va à l’essentiel et témoigne d’un soin porté à la photographie et au montage, ce qui contribue à la lisibilité – et donc à la qualité – de l’action. N’oublions pas non plus la partition musicale du français Frédéric Talgorn, remarquable de mimétisme et d’intelligence, comme l’atteste la reprise ironique du thème consacré aux entraînements militaires quand Scott McCoy délivre une leçon de combat à son adversaire. Une belle surprise avec, derrière la caméra, le frère de Chuck Norris, Aaron Norris.