A fuir
Un scénario bordélique, on tente en vain de trouver un sens à l'histoire, je pense que le réal n'y voyait pas plus clair. Au final, un Rape and Revenge bien fade et sans talent. Regardez juste les 10...
le 18 févr. 2018
Demented sorti en 1980 reste à ce jour le seul et unique film de Arthur Jeffreys, ce qui n'est pas à la vue de ce premier essais une perte incommensurable pour le septième art. Demented est une sorte de rape and revenge psychologique pas condamnable dans ses intentions mais bien trop maladroit dans son exécution.
Demented c'est donc l'histoire de Linda une femme plutôt bourgeoise qui tente de se reconstruire auprès d'un mari volage après un viol collectif par quatre individus masqués. Linda tente de faire face et d'aller de l'avant, mais une profonde angoisse lui fait lentement perdre ses repères.
Si Demented n'est pas un très bon film il portait pourtant en lui les contours d'un sujet puissant et d'une approche assez originale d'un sous genre du cinéma d'exploitation balisée de nombreux clichés. Si le film s'apparente en gros à un rape and revenge, il n'emprunte pas pour autant le chemin habituellement balisé de ce type de production. Le viol survient dès les premières minutes du film sans aucunes contextualisation et il n'y aura pas de vengeance à proprement parlé puisque l'on nous dira au détour d'un dialogue que les coupables sont arrêtés et emprisonnés. Le film tente plutôt de montrer le chemin difficile de la reconstruction après une aussi terrifiante et traumatisante expérience en abordant des thématiques difficiles comme le désir à retrouver, la peur des hommes à appréhender ou le fait de devoir vivre avec ou en essayant d'oublier cette épreuve. Le personnage de Linda est donc rempli de doutes et de contradictions et tente de surnager alors que se dessine une menace de plus en plus prégnante (réelle ou imaginaire) d'un possible nouveau viol. Comme son titre l'annonce déjà ainsi que son affiche, la pauvre Linda va doucement sombrer dans la folie et finira par jouer de sa séduction et du hachoir à viande auprès de jeunes imprudents qui vont s'introduire dans la maison.
Demented aurait pu être un bon petit film mais le récit mis en place par Arthur Jeffreys et son scénariste Alex Rebar est bien trop maladroit pour que le sérieux du sujet l'emporte sur la médiocrité de l'ensemble. Le premier gros bémol du film et pas des moindre, reste la prestation très moyenne de la comédienne Sallee Young pas toujours crédible et parfois même assez médiocre. Pour ce rôle central et difficile il fallait une comédienne de tout premier ordre capable de descendre crescendo dans la folie, d'apporter toute sa sensibilité aux blessures profondes du personnage, d'incarner à la fois cette fragilité et ce désir de résilience ce qui est loin d'être le cas de cette actrice dont la maigre filmographie parlera d'elle même. Demented nous réserve aussi son lot de séquences un peu ridicules comme une apparition imaginaire derrière le canapé d'un violeur au sourire grimaçant sous un bas ou un jump sacre un peu moisi avec un brave jardinier brandissant son outil de travail l'air menaçant. Si cela offre quelques occasions de sourires, elles sont finalement assez mal venues dans le contexte global du film. Quant au rôle masculin, celui de Matt le mari de Linda, il est incarné par l'ex hardeur américain Harry Reems aussi peu concerné à l'écran que sa partenaire de jeu. En même temps le personnage est assez caricatural et transparent incarnant l'archétype d'un mari volage manipulé par une jeune maîtresse plus séduite par le compte en banque de son amant que par sa moustache frétillante. Demented avance donc péniblement en agitant des personnages creux jusqu'à son dénouement prévisible dès le tout premier quart d'heure du film.
Demented est au final un film bien trop stupide pour faire honneur à la noirceur de son sujet.
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Créée
le 20 août 2022
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