Plympton aurait-il grandi?
Plympton, est un des premiers nom qui surgit dès qu'on s'intéresse un poil à l'animation. Ses nombreux prix, sa filmographie longue comme mon bras et un style graphique bien à lui en on fait une star de l'animation underground et l'ambassadeur d'une tripoté d'auteur new-yorkais plutôt talentueux.
Le truc, c'est sa capacité de travail. Je veux dire, quelqu'un qui se frotte à l'animation remarque à son premier essai que ça demande une quantité de travail énorme, et le long-métrage est quand même plus le champ de batailles des gros studio qui peuvent passer trois ans sur un film et avoir soixante animateurs ultra balèzes pour la production que celui des auteurs tout seul devant leur table d'anim' avec leurs quelques assistants (oui, cette phrase est très longue)
Mais lui il le fait, et plutôt bien (deux grands prix du long à Annecy, c'est quand même plutôt la classe)
Après forcément, un gars tout seul, c'est rough, faut pas y chercher de l'anim disneyienne à 25 img/seconde hein. Pas le temps de faire les intervalles, et puis là, pour ce plan, ça va être un fixe on fera un mouvement de cam'. Mais vu le dessinateur que c'est, ça pose pas vraiment de problèmes, surtout qu'en plus il anime bien, et avec un sens du rythme très juste (Your Face, sacré démo quand même)
L'humour ravageur, on aime ou pas. Totalement fan en voyant les premiers courts (Eat, Sex & Violence I et II..) J'ai fini par me lasser un peu.
Parce que voilà où je veux en venir, Avec sa filmographie de quatorze kilomètres de long, on peu assez vite arriver à overdose si on fait pas attention vu que le bonhomme a eu tendance à se répéter un peu..
Mais tout ça est en train de changer mes amis! Oyez Oyez! On avait pu s'en rendre compte avec ses derniers courts, Le style graphique était radicalement différent (il s'est acheté une tablette graphique) et les histoires n'avaient plus rien à voir. Pourtant, au premier coup d'oeil, on le savait et il n'y avait pas de doute, c'était bien lui.
Les résultats n'étaient pas transcendant (La fleur et le Ventilateur (?!)), mais l'effort était louable je suis toujours sympa avec les trucs qui prennent des risques. Et enfin il a annoncé son dernier long, vu y'a deux ans à Annecy et dont la première à New-York se passe la semaine prochaine (!) Et j'ai été le voir, appréhendant un peu le truc..
Ca change, et c'est tant mieux. Un dessin plus léché, une histoire moins grasse mais quand même acide et une absence totale de dialogue (donc pas de gloubiboulga relous) en font un film avec une ambiance très particulière qui sent moins le croquis d'ado.
J'oserais supputer que ce changement de ces dernières années ne sont pas étrangers à sa nouvelle productrice, plus jeune, qui aurait fait souffler un vent neuf sur son travail. Mais peu importe, ça change, et ça fait du bien.
Sinon, le film? Ben, voilà, j'ai tout dit, c'est muet donc ça peut devenir ennuyeux, faut avoir envie de regarder le dessin et de se laisser porter par le rythme et ça marche quand même, j'ai pas senti l'heure et demie passer. L'histoire d'un homme qui veut se débarrasser de ces ailes d'ange qui se sont mis à lui pousser sur le dos est assez sympa et permet à Billou de caricaturer à mieux mieux et ça marche bien.
Un film à voir.