À vrai dire, j'en attendais de ce film! Lorsque l'on m'annonce une rencontre entre François Damiens et Vincent Macaigne... Réjouissant! Pas surprenant -bien que les univers diffèrent- mais réjouissant.
F.Damiens me séduit davantage. Sa dernière prestation dans Les Cowboys, je dois l'admettre, était excellente. C'était beau.
Pour ce qu'il en est de Macaigne, je ne vous cache pas que je lui donnerai bien mon coeur, moi... Ah oui, il est juste brillant! Son jeu, son phrasé et puis le timbre de sa voix un brin frêle... Un tel charme émane de cet homme, de ses personnages lunaires, parfois farfelus. C'est fou! C'est assez drôle, au théâtre* on dit de lui qu'il est excessif, voir outrancier et au cinéma, c'est une image plus douce qu'il renvoie.
*à savoir que Vincent Macaigne est de base metteur en scène.
Des nouvelles de la planète Mars est une jolie comédie, qui fait rire de temps à autre ("encore heureux" vous me direz) mais surtout sourire. On rentre dans ce que j'appelle "l'atmosphère créative" de Dominik Moll et quand on y sort -enfin-, on se dit "putain, quel grand malade ce Moll!". Un univers qui déborde de bizarrerie. Je peine à trouver LE mot qui dépeindrait au plus juste ce dernier. Oui, il surprend par son étrangeté, mais tout en restant sobre niveau mouvement caméra. C'est léger, aucune surcharge, aucun ornement inutile.
On se laisse -aisément- bercer par le film, et ça dès la première scène (esquisse d'un sourire aux lèvres).
Très vite, on s'attache au personnage central (François Damiens interprète de Philippe Mars) de par sa naïve simplicité et sa candeur. Il essaie tant bien que mal de mener une vie quiète, mais en vain. Sa bulle éclate.
Et c'est sans compter sur l'aide de l'élément déclencheur; Vincent Macaigne en "Jérôme". Un collègue de travail déséquilibré, névrosé, lunatique de surcroît irritant et agressif qui s'immisce tel un parasite dans la vie de Philippe Mars. Il use excessivement des bonnes grâces de ce "benêt" et s'en est bien triste. On aimerait (quand bien même l'obstacle de l'écran interposé) lui venir en bonne âme et remettre à sa place ce cher Jérôme (je n'ai aucune espèce d'animosité en moi pour autant, haha!). Enfin bon, que peut-on y faire ? Et encore, si seulement il s'agissait que de Jérôme! Eh bien non, évidemment, c'est un véritable balais qui le précède. Je m'abstiens de vous en dire plus... Débandade générale. Le chaos. De cette accumulation découle en quelque sorte, une souffrance psychologique ? Pourrait-on dire...
Vous l'aurez compris, c'est qu'il est beaucoup trop complaisant, affable, gentil (tout ce que vous voudrez) avec autrui Philippe! C'est le bon samaritain. On profite de lui.
Mais relativisons, d'un point de vue, cette rencontre ne s'est pas montrée si affreuse.
Elle a permis au héros d'apprivoiser le monde différemment. Et quand on y pense, elle lui a aussi beaucoup apporté, notamment dans ses relations. Mais quand même... Attention spoil!
Voir partir Jérôme et la phobique du toucher bredouille, du genre tout est bien qui finit bien, eh bien c'est plus que frustrant!
Sinon, bémol (non, ce n'était pas un jeu de mot, on me connaît plus subtile)... Je ne sais pas si le but de Moll était de faire passer un quelconque message (raté!) mais les idéologies apportées dans son film (famille, amis, art, philosophie, végétariens etc) ne sont plus d'usage... et cela explique les dialogues plats.
Puis, le couple parental contemporain est bien pauvre, l'image renvoyer des adolescents (visiblement désenchantés) est d'une consternation affligeante, les nombreuses irruptions des défunts parents, que dire ? C'est assez lourd à longue. Une fois, deux fois, trois fois... Je n'y ai pas trouvé grand intérêt ni même un bon humour. Très peu constructif tout ça.
D'accord, ces dernières lignes ne sont pas très attrayantes. Pourtant rassurez-vous, le film n'est pas une catastrophe! On passe un bon moment malgré tout.
Bon, je note aussi une bonne accroche qu'est le jeu de mot entre la mère et le fils. Ça nous tient en haleine jusqu'aux apparitions de cette dernière à la télévision, c'est assez bien vu. Mais bon...
Globalement ce film se défend bien, je lui donne un 6/10.
Amoureusement vôtre, Arouet Marie.