C'est la première fois que je regarde un film après avoir lu le bouquin, bouquin qui il faut le dire, donne aussi peu envie d'être lu que l'enthousiasme magnifique et certain qu'il génère une fois terminé.
Pendant la lecture je me faisais souvent la remarque qu'il y avait un potentiel cinématographique très fort, non pas forcément concernant la relation entres les personnages, mais dans la précision plastique dont les endroits sont décrits, les temps morts, les fins de chapitres, et ce côté un peu claustrophobique ou tout se passe en intérieur sauf le début et la fin.
Des échanges perdus et vulgaires entres des miséreux, un questionnement permanent sur l'affection que se porte ou non les uns et les autres, et une phrase finale axée dérision parfaite dans le contexte, honnêtement y avait rien à toucher, tu files ça aux frères Coen et ils te pondent un chef d'oeuvre.
Gary Sinise en revanche choisit l'option Zemeckis pour les nuls, touchette de piano, flashback d'introduction inutile, grands espaces, dur labeur, regards attendris en direction de Lennie que Malkovich arrive quand même à ne pas rendre ridicule, on zappe toute l'essence du machin pour ne garder que le concept "Petit homme sentimental qui s'occupe de grand bébé stupide" alors que "Vieil homme qui frotte son moignon contre sa barbe" était la solution.
Absolument inutile de transposer quelque chose d'aussi pointu pour le rendre aussi niais, quel dommage putain.