Au moins une fois par semaine, mon bougre de cerveau me fait un sale coup. Il me force à ressentir l'envie irrépressible et inutile de regarder un navet. A cause de lui, ma collection comporte un nombre incalculable d’œuvres qui n'ont même pas la moyenne sur SensCritique. Le pire c'est qu'à chaque fois, après mon visionnage je me rends compte que j'ai vu exactement ce à quoi je m'attendais. C'est donc pour cela que je viens de visionner Descendants qui figurait dans mes envies depuis son année de sortie soit : 2015. Et il s'avère qu'il est comme les autres : mauvais, sans surprise mais pas désagréable non plus.
Tout d'abord, je dois dire que dès que le film a commencé je me suis dit : "bon je vais m'arrêter là moi". J'attends quand même des mauvais films que je regarde qu'ils ne soient pas pénibles et éprouvants. Et l'introduction de Descendants est désolante. Le petit prologue sur la tablette tactile qui fait des images en 3D est une première erreur assez conséquente qui aurait pu faire fuir pas mal de spectateurs intrépides. Heureusement, la torture ne dure pas plus de deux minutes. Mais c'est là que l'on entre dans le vif du sujet. J'ai presque regretté le préambule mal fait. Le métrage nous présente alors un prince et ses parents. Le jeune homme, comme on peut s'y attendre est une personne au physique lisse et pas déplaisant, blond et plein de bons sentiments. Son unique problème : le jeu de l'acteur qui le représente à l'écran. Et oui, c'est presque talentueux de jouer aussi mal. Pourtant, le pire pour moi n'a pas été la tête sans expression de Mitchell, non. En fait ça a été de voir celles de ses parents : Belle et La Bête. Toute mon enfance s'est effondrée face à ces deux visages sans charisme. J'imaginais Belle comme étant splendide (Once Upon a Time avant quand même choisi la pétillante Émilie de Ravin), et La Bête comme un personnage séduisant. Ici, d'accord ils sont censés avoir vieilli mais mon Dieu, Keegan Connor Tracy n'est pas très jolie (en plus d'être associée à la Marraine la Bonne Fée dans mon esprit), et le pire c'est La Bête qui est maigre, moche et binoclard. Là encore, le martyre ne dure que quelques instants.
La séquence suivante est d'un tout autre style. Au début on pourrait croire qu'il faut vraiment s'arrêter là, étant donné que l'on a déjà offert trois chances à cette pellicule signée Disney. Mais alors moi je n'ai pas du tout réussi à décrocher. Peut-être bien à cause de la flemme de chercher autre chose à voir. Et heureusement finalement, parce que le film démarre pile à ce moment là et s'applique un peu plus. Au bout de quelques secondes, une bande de quatre jeunes vilains se met à danser. Je déteste la danse dans les films mais là je sais pas, j'ai apprécié. En tout cas c'est à ce moment que l'on découvre l'Île des Méchants qui s'avère être bien construite et bien décorée. Notre visite du lieu maudit se fait en rythme de la chanson et des pas de danse de la bande de minis-cruels. Les taudis en tôle et la pauvreté sont partout, dans une époque assez vague et originale. Cette mise en scène musicale sera la plus réussie du film car elle y introduit tout une atmosphère, le reste sera pour le moins ridicule. La présentation des quatre adolescents principaux se fait ensuite et se montre assez bancale mais appréciable. Les acteurs sont presque aussi désastreux que leur camarade blondinet et leurs dialogues sont dignes des cinématiques de The Witcher : au tour à tour. Mais deux membres de la bande sont déjà attachants : le plus jeune, fils de Cruella et l'héroïne, fille de Maléficient.
Sur la Terre des gentils - sur laquelle seront acceptés la progéniture des ennemis des anciens héros des films Disney - se seront ces quatre personnages qui seront mis en valeur. Les costumes font une majeure partie du travail. Grâce à eux, les quatre jeunes ont leur identité, leurs couleurs et la présence étouffante de leurs parents toujours sur le dos. Dans ce monde hypocrite, fade et trop mignon, on ne peut s'attacher qu'au Prince qui finit par nous faire tellement pitié qu'on a d'yeux que pour lui. Tout ce qui entoure les cinq lycéens est étouffant de bonté comme sait si bien le faire Dinsey. Les clichés pullulent : les bons mangent des cookies, ont des parents aimants et aiment danser leur joie. A quelques éléments près et je me voyais face à une production spéciale Noël. Le monde des gentils finit cependant par perdre de son charme. L’hypocrisie dégouline de chaque héritiers de grande famille, le mécontentement de la perfection des parents pointe le bout de son nez. Cet effet créé par Kenny Ortega ne suffira cependant pas à construire un monde charitable aussi attrayant et crédible que celui des diaboliques qui n’apparaît finalement que quelques secondes durant toute l'œuvre. Le ridicule est toujours le partenaire le plus complice et le plus présent de cette civilisation de gens adorables.
L'intrigue est pour le moins banale. Rapidement, ça nous donnerait que le gentil Prince tente de montrer que la tendance naturelle à l'honnêteté est présente chez chacun de nous en faisant venir quatre descendants d'ennemis de son futur Royaume. On a déjà vu ça des centaines de fois venant des histoires héritières des contes. Ça ne donne jamais lieu à un chef d'œuvre. Mais on peut faire une faveur au réalisateur. Son aubaine est cependant perdue assez rapidement par la facilité qu'éprouvent les héros à accomplir leur rédemption et leur entrée chez les gentils et par le manque de crédibilité de certains points. Par exemple, comment il sait le Prince que Cruella, Maléficient, Jafar et The Evil Queen ont eu des enfants ? Et pourquoi le Prince tombe-t-il si vite amoureux de Mal ? Et pourquoi les enfants choisissent-ils le bien avec autant de facilité ?
En gros, Descendants est clairement le genre de film que l'on peut nommer dans la catégorie "plaisirs coupables". Simplement parce que c'est un navet avec plus de défauts que de qualités, mais qui, par certains points positifs arrive à ne pas être désagréable et qui, aussi, nous remplit de bonté pour une bonne nuit de sommeil comme le faisaient si bien les contes que nous lisions durant notre enfance.
Je m'attendais vraiment à ça venant de Descendants. Sachez, jeunes gens, que la première impression ne trompe jamais. C'est la morale que nous enseignent les navets.
P.S. : Comment font-ils les acteurs Disney pour garder leur visage angélique de leur enfance même après avoir passé les 25 ans ?