Prétentieusement vide
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Documentaire de Auguste Lumière, Louis Lumière et Alexandre Promio (1897)
Les Frères Lumière sont considérés comme les inventeurs du cinéma, nous nous trouvons donc ici à un niveau assez expérimental de cet art devenu si populaire aujourd'hui. De multiples contraintes se faisaient ressentir étant donné les limites du matériel mis en place à l'époque. Cependant, nous pouvons déjà y trouver diverses techniques, idées et processus qui auront un impact sur ce milieu.
Pour commencer, intéressons-nous à la logique dite « documentaire » présente au sein de ce court-métrage. De nos jours, il peut sembler en effet facile de voyager à travers le monde ainsi que de visionner photos et vidéos venant de l'un ou l'autre pays. A notre époque, les médias et les moyens de transport actuels sont globalement mis à la disposition de tous, permettant ainsi d'assimiler les cultures étrangères plus facilement et de donner une vision générale d'un territoire. Cependant, il en était tout autrement à la fin du 18e – début 19e siècle. En effet, tout le monde ne pouvait se permettre de partir à l'étranger, que ce soit pour des vacances ou pour une quelconque autre raison car la misère était omniprésente pour le bas peuple. Seule la grande bourgeoisie pouvait se permettre ce genre d'escapade hors des frontières de leur pays. Aujourd'hui, un grand nombre de documentaires sur les différentes cultures, flores et sciences sont tournées et diffusées chaque jour. Il est intéressant de constater que ce genre de documentation prenait d'une certaine manière déjà forme à l'époque de la naissance officielle du cinéma.
Les Frères Lumière, considérés comme les inventeurs du cinéma tel que nous le connaissons, ont eu la bonne idée d'engager un grand nombre de photographes professionnels dans le but de les envoyer aux quatre coins du monde filmer de très court-métrages. Ces films purent donc par la suite être diffusés en France comme ailleurs, permettant ainsi pour la première fois au « petit peuple » de voir des images animées d'autres pays dans le monde. Dans le film analysé ici, un petit groupe d'hommes descendent par le coin de l'une des grandes pyramides de la ville de Gizeh, en Egypte ; cela permet clairement d'appréhender une culture et une dimension paysagère très différente qu'en France. Il est également intéressant de noter une certaine corrélation avec la logique de colonisation. En effet, les photographes sont envoyés un peu partout afin d'imposer le cinéma et d'assurer son expansion. Cette idée de documentation n'est bien évidemment pas aussi évoluée qu'aujourd'hui à cause de contraintes telles que la fixité de la caméra qui n’offre qu’un seul point de vue. Il est cependant important de comprendre l'impact que cette idée a pu apporter aux spectateurs de l'époque.
Penchons-nous à présent sur un second élément important du cinéma des Frères Lumière présent au sein de ce film. Il s'agit du concept de non-clôture du récit. Encore une fois, c'est un parti prix qui peut sembler quelque peu étrange aujourd'hui ; en effet, tous les films ou documentaires que nous visionnons proposent maintenant une réelle conclusion à leur récit mais, à l'époque, il en était tout autrement. Au début du cinéma, les Frères Lumière étaient encore à un stade très expérimental de sa conception. Ils ne cherchaient donc pas spécialement à mettre en place une grande construction narrative mais plutôt à montrer les capacités de leur machine. Ils vont alors décider de travailler dans une logique dite « photographique », c'est à dire qu'ils vont choisir antérieurement un lieu à filmer dans un moment précis en utilisant un angle de vue approprié, créant ainsi une mise en scène. Ils décident de filmer des scènes de la vie quotidienne, que ce soit une arrivée de train en gare ou une sortie d'ouvriers d'une usine ou encore une descente de pyramide en Egypte.
Ces « vues » Lumière s'ouvrent sur ces éléments très simples de la vie quotidienne sans apporter une réelle conclusion aux différentes séquences présentées. Les deux frères pensaient le cinéma en termes de production pour le vendre à des forains qui projetteraient leurs films mais ne pensaient pas que leur invention du cinématographe aurait un tel succès. C'est pour cela qu'ils présentaient des films au contexte assez simple sans y apporter de conclusion. Ce concept de non-clôture du récit se verra changée quelques temps plus tard avec l'arrivée de Georges Méliès dans le milieu du cinéma qu'il révolutionnera lui aussi à sa manière.
Créée
le 1 mai 2020
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