(...) DETROPIA nous propose ainsi un compte rendu de l’état actuel de la ville. Toutefois… Par manque de moyens, d’ambition, ou même de point de vue… les réalisatrices Heidi Ewing et Rachel Grady observent cette décadence uniquement du point de vue de ses laissés pour compte; cela donne l’impression qu’elles se focalisent sur les images de dépression (dans tous les sens du terme) et non sur l’avenir, tentant de manipuler l’opinion par la pitié, à la façon d’un Michael Moore, mais en moins putassier et du coup, trop commun.
Concrètement, elles se contentent de trouver un sujet – humain ou non, mais particulièrement évocateur, et de laisser leur caméra capter un maximum de choses. Rarement, cela fonctionne (Tommy Stephens, à l’usure)… Mais souvent, c’est trop évident, trop appuyé; DETROPIA est grossièrement, une succession de longs monologues détaillant en quoi General Motors et autres multinationales se fichent des petites gens; d’observations nostalgiques d’un passé florissant contrasté au travers de visions de déliquescence humaine ou immobilière, d’un confort quotidien évanescent. Si l’on ne peut que se sentir concerné par la tragédie de ces gens, aucune solution n’est proposée en dehors d’une gentrification aperçue en fin de film. Avec bien 40 minutes de répétitions, superflues ou inconséquentes, DETROPIA s’avère un peu décevant (...)
DETROPIA a été chroniqué dans le cadre du CEFF 2015 et de sa thématiques sur Detroit.
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