Devil story, c'est toujours une plongée dans le néant, un choc qu'on redécouvre au fil des visions. La boucle infernale qui fait tourner sans cesse une chasse absurde, un chat qui miaule et une aventure nawak. On passe de l'un à l'autre sans transition, rien ne se finit, rien ne se passe, c'est interminable, interminable. Au-delà d'un film que seuls ceux qui l'ont vu peuvent savoir ce que c'est, je suis encore étonné de l'incroyable nullité de l'oeuvre, rien à sauver, aucun truc ne rattrape l'autre, ça force le respect de redéfinir la notion de nullité, on touche carrément le fond, sans parler de l'ambiance très particulière qui s'en dégage où toutes nos notions de nullité et cinéma sont remise en question pendant une heure tant c'est toujours aussi hallucinant. Et je n'avais pas remarqué le plan où le chat fait sa litière, la grande classe.
Devil story, c'est un sarcophage qui s'ouvre dans le vide parce qu'il n'y a que le couvercle, c'est un tonneau POWDER sorti d'un cartoon, c'est un chat qui miaule, c'est un chasseur qui veut tuer un cheval alors qu'il tourne aléatoirement autour de lui sans qu'on ne voit sa cible, un chat qui ne fait que miauler, un bateau-zombie, une momie qui vomit vert, une perruque qui trois fois la tête de l'actrice qui la porte, un monstre nazi qui se tient un morceau de crâne, des morts qui respirent, une femme qui ne fait que des allers-retours dans une pièce pour rien, mélanger tout ça dans n'importe quel ordre et vous avez le film, mais c'est carrément différent de le voir que de l'imaginer. Le summum du summum du film qui, même avec le meilleur réalisateur au monde et des millions, ne peut pas être refait volontairement. Le film raté qu'on ne peut reproduire.