Deux frères dans un appartement, l'un sur roues, l'autre à la canne blanche. Suite à un concours, l'un des deux partira en voyages, loin de l'autre et de son quotidien qu'on devine merdique dès les premières secondes. Mais les deux sont bien décidés à partir...
Des dialogues jouissifs, en alternance avec des gags ingénieux et osés, le tout dans un cadre indésirable. Une petite perle crasseuse.
En mettant un filtre "cartoon" et burlesque, les deux handicapés deviennent des personnages, et on rit de leur malheur, sans scrupule, comme l'on rit de Coyotte qui se fait écraser par un rocher. C'est un des aspects dupontelien du film; quand il s'agit de faire un gag, valide, pauvre, malade, idiot, même combat : ils doivent faire rire.
En toile de fond, un élément beaucoup moins drôle. Il s'agit de l'appartement, véritable taudis, chargé par les années de vie communes des deux frangins, pleine de batons dans les roues et d'enguelades à repétitions (que l'on devine grâce à des indices génialement disséminés). Une situation glauque, mais pas si iréelle qu'on pourrait le penser, qui m'a rappelé "Strip Tease".
MAIS ils sont tellement bêtes, méchants, ignobles, on ne va tout de même pas les plaindre ?
Malgré leur situation déplorable, non seulement, à aucun moment nous ne sommes pris d'empathie, ou de pitié pour les deux pauvres types, mais nous rions de les voir se détruire mutuellement.
Handicapés oui, mais la bêtise l'emporte, et les classe au rang interminable de ses disciples, tous égaux.
Cette critique a été impulsée suite à une discussion avec OVBC sur sa liste http://www.senscritique.com/liste/Abasiophilia/186418. Elle lui est dédiée.