Affreusement interprété et filmé, en dépit de quelques plans bien cadrés, School’s Out 2 : Die Insel der Angst ne vaut que pour ses paysages bretons, l’essentiel ayant été tourné au château de la Roche Goyon : le réalisateur allemand Robert Sigl, remarqué avec un premier long métrage digne d’intérêt (Laurin, 1989), exploite les formations rocheuses comme un espace vertical qui rassemble le bas et le haut, la réalité brute et le surnaturel religieux, tire de l’isolement du lieu une métaphore de la séparation des amants. Pour autant, son récit se révèle tout à la fois stéréotypé et brouillon : nous ne croyons jamais à cette histoire de malédiction sur fond de manipulation de la mère supérieure sur ses ouailles, la caractérisation sommaire de chacune des adolescentes nous empêchant de nous attacher à elles. La surprise tient enfin au sérieux général – seule la complicité forcée des jeunes femmes est montrée lors des repas pris à table ou autour de la piscine, un téléphone portable à la main – là où l’humour aurait apporter une lucidité sur la nature de cette série Z fauchée.