Adam Green s’est fait connaître grâce à « Frozen » mais surtout par la trilogie ne faisant pas dans la finesse côté gore, j’ai nommé « Hatchet », ce qui lui a valu une place de choix dans le groupe de réalisateurs indépendants à succès le « Splat Pack » aux côtés de James Wan, Alexandre Aja, Wes Craven ou encore Rob Zombie, rien que ça ! Pour « Digging up the Marrow », il s’entoure pour sa distribution, encore une fois de gens très connus dans le milieu comme : Lloyd Kaufman, Tony Todd, Kane Hodder, Tom Holland, Mick Garris et Ray Wise pour un « documenteur » tourné façon found footage.
Ici, Adam Green est censé réaliser un documentaire explorant la représentation des monstres dans les arts et la réalité à partir de laquelle les artistes créent leurs créatures fantastiques. Un beau jour, il part avec son caméraman Will à la rencontre de William Decker, un ancien détective de Boston l’ayant contacté et prétendant que les monstres sont réels et qu’il connaîtrait l’entrée de leur monde située non loin d’un cimetière.
Si le personnage de Decker est formidablement interprété par Ray Wise (le frère fou Leland dans la série « Twin Peaks » !) car comme Green, jusqu’au bout, on ne sait pas si ce qu'il dit est vrai ou s’il est simplement fou et affabulateur, d’aucuns regretteront toutefois qu’il soit le seul personnage fictif du métrage car tous les autres jouent leur propre rôle, ce qui gâchera un peu l’immersion et la véracité de ce qui nous sera montré à l’écran ! Pour ce qui est de la mise en scène, tout est tourné façon documentaire avec force interviews de personnalités de l’horreur et du protagoniste principal ou de Green et de son caméraman, donnant un ton sincère à l’œuvre. Entre des scènes volontairement humoristiques, les coups de colère de Decker et les rushs tournés dans la nuit près du cimetière perdu dans la forêt, le discours méta commence à faire effet, d’autant que les séquences de nuit filmées de façon subjective parviennent à susciter une petite appréhension et qu’une caméra (la numéro deux) a disparu des radars. Puis arrive la dernière partie, celle où l’on s’aperçoit que Decker cache quelque chose au réalisateur et à son caméraman car il se rend seul dans le cimetière et désactive toutes les caméras sauf une. Ainsi, on pourra apercevoir des créatures dont le design hyper original a été créé à partir de dessins d’Alex Pardee, dessinateur de BD qui a notamment travaillé avec Zack Snyder sur « Sucker Punch ». Mais sont-elles réelles ? Vous le saurez en regardant la toute fin, lorsque la caméra numéro 2 reviendra on ne sait comment entre les mains d’Adam Green…