Carte postale déambulatoire d'une ville dont on comprend bien qu'elle ai pu à l'époque autant faire rêver, tous les chemins de l'utopie y semblant encore grands ouverts, bordés d'un côté par une culture millénaire et de l'autre par un communisme encore dans l'effervescence des débuts de sa mise en pratique.
On pourrait, vu d'aujourd'hui, rire d'une certaine naïveté de la part de Marker vis-à-vis du régime maoïste, ou lui reprocher de fermer les yeux sur ses aspects les plus sombres, mais, et tout en admettant qu'il y porte un regard bienveillant, il filme ici Pékin 10 ans avant le début de la révolution culturelle, à une époque où beaucoup sont plein d'espoir face à cette nouvelle, et immense, république populaire.
En outre la dimension politique de Dimanche à Pékin n'est pas ce que l'on retient le plus, son intention étant décrite dès les premières phrases de la voix-off, c'est le souvenir du voyage, la nostalgie des lumières d'ailleurs que l'on chéri autant que ces objets anodins et soi-disant sans valeur collectés à l'autre bout de ce qui n'est plus qu'un rêve.