Il faut voir Adventures in Dinosaur City pour mieux non seulement apprécier la révolution que représentent certains films dans la manière de faire du cinéma, mais aussi pour se rappeler ce qui fonde la qualité desdites révolutions. Car le présent long métrage plagie sans vergogne des œuvres importantes du divertissement en croisant les influences de la façon la plus indigeste qui soit : The Flintstones (à partir de 1960) et sa déclinaison télévisuelle sitcom dans Dinosaurs (à partir de 1991) pour le cadre d’ensemble et l’approche parodique d’un âge de pierre croisé avec l’âge des dinosaures ; Gremlins (1984) pour sa séquence dans un bar grouillant de créatures ivres, confondant la transgression et la vulgarité par ses sous-entendus grivois impropres – « eh ! les roberts ! » et j’en passe…
Non que les costumes, que les marionnettes et que l’animation ne convainquent pas ; c’est qu’ils se subordonnent à un amateurisme général qui évacue les enjeux et le divertissement en refusant d’écrire des dialogues un tant soit peu percutants et en refusant de composer un semblant de mise en scène. La musique est à l’image de ce qui dysfonctionne dans le film : fort laide et singée sur des partitions bien connues – on pense beaucoup au thème de Beetlejuice (1988), composé par Danny Elfman, pour le générique de début. Un produit commercial inutile justement tombé dans l’oubli.