Réalisé par Anne Le Ny, Dis-moi juste que tu m’aimes explore avec subtilité les tourments de l’âme humaine. De retour à Vannes après un exil de vingt ans, Anaëlle (Vanessa Paradis) ouvre un bar chic, La Perle. Son retour agit comme l’appel silencieux d’une sirène, réveillant chez Julien (Omar Sy) une blessure enfouie, celle d’une trahison qui l’avait autrefois plongé dans la dépression. Son épouse, Marie (Élodie Bouchez), vacille à l’annonce de cette réapparition, troublée par les murmures de sa sœur sculptrice (Jennifer Decker).
Omar Sy, loin de ses rôles plus légers, incarne un homme tiraillé entre le poids du passé et la nécessité de préserver son foyer. Élodie Bouchez brille en femme consumée par la jalousie et le doute, qui glisse lentement dans une relation toxique avec son patron (José Garcia). Ce dernier, maître de la manipulation, exploite ses failles avec une maîtrise glaçante, chaque interaction resserrant un peu plus son emprise – tel un foulard qui se noue imperceptiblement autour du cou.
Ce que l’on croyait être une menace extérieure – Anaëlle – devient un catalyseur de révélations. Les tensions s’intensifient, portées par une mise en scène qui joue avec les silences, les regards et le poids des non-dits.
Puis vient cette réplique d’Anaëlle, tranchante comme une lame, qui laisse en suspens une vérité amère : l’amour, s’il peut réparer, peut aussi détruire avec une violence implacable.
Avec sa mise en scène feutrée et sa précision psychologique, Dis-moi juste que j’ai m’aimes est un drame vénéneux, d’une subtilité chabrolienne. Ni tout à fait un thriller, ni un simple drame sentimental, il se faufile là où on ne l’attend pas, explorant les ombres de l’âme avec une lenteur fascinante et troublante.
https://www.instagram.com/p/DGWjAlEo0On/?igsh=MTQ5Y3JjdzJvM2l0aQ==