Pour raconter la même histoire John Ford s'était dispersé et John Sturges s'était égaré en en faisant un film d'acteurs bavard. Ici tout change on est dans le réalisme, le personnage les plus complexe est bien sûr Doc Holliday, joué par un Stacy Keach habité par le rôle, un être qui souffre et qui sait sa fin proche, et qui entend profiter de ses derniers moments, légende incarnée, sûr de sa force et pas mal misogyne, ce qui ne l'empêche pas de devenir amoureux, parce que le film c'est aussi une histoire d'amour fou, Faye Dunaway en prostituée et fière de l'être, n'a sans doute jamais été aussi belle et joue son rôle à merveille. Wyatt Earp, c'est plus complexe, personnage cynique et manipulateur, son interprétation par Harris Yullin peut paraître comme le point faible du film, on a du mal imaginer un shérif si redouté dans la peau de cet acteur, pourtant il ressemble bien plus à l'original que ne l'étaient Henry Fonda ou Burt Lancaster. Si le film privilégie le côté psychologique le gunfight final a de la gueule, et qu'on ne me dise pas que c'est trop bref, en vrai, elle n'a pas duré des heures, la fusillade. Un bon film qui ne juge rien mais qui nous montre autre chose que du politiquement correct, parfois ça fait un de ces biens !