Un documentaire de courte durée qui permet de passer en revue une partie du cinéma allemand expressionniste qui connut son apogée suite à la débâcle subie de l'Empire allemand (1918) et l'avènement de la République de Weimar.
L'Allemagne connaît alors une intense période de doute, de chômage et d'inflation. Autant dire propice à la création d'un cinéma expérimental sombre et inquiétant qui met à l'écran les anxiétés et angoisses de tout un peuple et dans lequel même l'esprit bourgeois qui s'en éloignait s'y retrouve.
Un cinéma quasi prophétique lorsqu'il évoque les thèmes de manipulation des foules par des figures dictatoriales (l'avènement du parti nazi se profile...)
Le film axe son fil narratif autour du film fondateur et classique Le cabinet du docteur Caligari bien que l'Etudiant de Prague, assez peu mentionné étrangement, fait figure de proue du genre.
Le documentaire fait le parallèle donc avec la société allemande et la production cinématographique de l'époque, désireuse de toujours concurrencer la production florissante américaine, et qui se matérialisera par la création de la société UFA.
Intéressant de constater que l'arrivée du parlant avec L'Ange bleue va mettre un terme à ce court mouvement qui pourtant trouvera ses adeptes dans le film noir ou le cinéma fantastique des années à venir (surtout dans celui de Universal des années 30-40)
Un documentaire ponctué parfois de discours ronronnants qui aurait mérité une étude approfondie du genre, et pas seulement mettre le parallèle avec la situation de guerre, et justement voir où il a germé par la suite.