Peter Capaldi n'a pas fait l'unanimité en tant que Docteur, c'est un fait. En ce qui me concerne, j'ai adoré cette vision du personnage, je le mettrais même en seconde position derrière David Tennant pour le reboot.


Certes ses 3 saisons ne sont pas sans leurs bas, mais quelle saison est totalement parfaite, avec une série d'épisodes tous aussi meilleurs les uns que les autres. Aucune.


Si si, aucune, je vous assure.


Ce dernier épisode de Noël dit au revoir dignement à Capaldi, misant sur ses acteurs plus que sur ses décors, sur le sens caché du thème principal plus que sur la pyrotechnie. Une constante de l'ère Capaldi et le dada de Steven Moffat.


A propose de Moffat, je l'aime bien, j'aime ses docteurs et ses épisodes et, mis à part les délires temporels trop nombreux dans l'ère Smith, je n'ai rien à lui reprocher.


On retrouve donc notre Docteur encore tout affaibli et blessé de la dernière bataille contre les Cybermen


et la mort de Bill


qui fuit au pôle sud, refusant de se régénérer. Il est fatigué notre bon Docteur, fatigué de se battre et de perdre les gens qu'il aime.
Il rencontre là le 1er Docteur (rôle repris assez brillamment par David Bradley) qui lui aussi est sur le point de se régénérer mais refuse de changer. Pourquoi changer?
Il rencontre également un capitaine de la première guerre mondiale (formidable Mark Gatiss, impeccable d'humanité) , tombé ici par hasard après avoir été enlevé sur le champ de bataille par une bande de possibles aliens aux intentions flous. "Voler" des mémoires? Pourquoi?


Certes, rien d'original dans tout cela, mais ce n'est pas le moment de faire original. Ce qu'il faut c'est un épisode de Noël qui ne force pas le spectateur à avaler du rouge et du vert plus que de raison mais qui garde le bon esprit : check. Une belle scène finale totalement dans le thème (c'est Noël 1914) avec ce petit plus qui se raccorde au docteur de Capaldi : la guerre, la paix et l'espoir.
Le thème central est plutôt celui de la mort. Pas gai pour un épisode de Noël mais adéquat pour un épisode de transition de Docteur à Docteur. Ce n'est jamais drôle de voir partir un Docteur, que ce soit votre préféré ou pas. C'est une sorte de mort après tout. Et Douze pourrait très bien choisir de mourir tout court au lieu de se dissoudre dans une autre personne (c'est assez affreux quand on y songe mais ça permet de maintenir la série en vie alors je ne dis rien).
Comme toujours Moffat plonge dans la psyché des hommes et examine leurs peurs : disparaitre, être oublié, ne pas être remplacé mais aussi le courage, le sacrifice et la ténacité. C'est un bien beau thème pour un dernier épisode.


Ce qui est important dans cet épisode c'est de bien comprendre le Docteur, où il en est et où il veut aller. Capaldi fait un excellent travail entre vulnérabilité et force. Son docteur a bien changé. Il était presque misanthrope au début le voilà qui exalte la gentillesse pour sa future incarnation.
Ce docteur aura eu l'un des parcours émotionnels les plus complexes, à mon sens. Il a fait face a beaucoup de questionnements sur lui même et sa place dans l'univers après ce nouveau set de régénérations bonus.


La conclusion?


L'univers a besoin du Docteur (la télé en général aussi d'ailleurs), il ne peut pas laisser tomber maintenant.
Capaldi livre l'une des meilleures scènes de régénération de la série. Il est émouvant et juste avec le personnage qu'il a créé et il est parfaitement en harmonie avec le docteur qui viendra. On lit entre les lignes également l'au revoir de Moffat, fort maltraité ces dernières années, mais dont le docteur combattant plaide toujours pour la paix et la gentillesse.


Saupoudrez de ci de là quelques petites blagues sur le sexisme du premier Docteur, rappelant le chemin parcouru par la série et préparant, peu subtilement, il est vrai, l'arrivée du premier Docteur féminin. Sa première scène n'est pas la meilleure du genre et rappelle trop l'arrivée de Matt Smith à mon goût mais le cliffhanger est réel et m'a fait hurler de douleur d'avoir à attendre 8 mois pour savoir la suite, donc c'est bien.


Oui, c'est un agréable dernier épisode de l'ère Capaldi et de l'ère Moffat . C'est surtout une très belle dernière scène digne de Capaldi et de son Docteur (je suis généreuse avec la note parce Capaldi m'a fait pleurer).
So long Twelve ! I'll miss you.

Anilegna
9
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le 28 déc. 2017

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Anilegna

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