Dog Soldiers est le premier film horrifique du cinéma britannique que j'aie dû voir pendant ma jeunesse. Et pour tout dire, j’ai été assez ébahi par cette production qui m’a agréablement surpris pendant le visionnage. C’est la première production du débutant cinéaste Neil Marshall, un jeune réalisateur qui a fait tout ce qu’il fallait pour que son film soit une réussite cinématographique. Et c’est assez rare qu’un metteur en scène se fasse connaître par un premier film qui a connu un certain succès, sans doute le début d’un réalisateur méritoire à suivre.
Bien que je n’aie pas vu tous les films mettant en avant les lycanthropes, je me rappelle très bien que les loups-garous ont toujours été représentés comme des menaces effroyables et cannibales, des dangers à fuir à tout prix. Là, on n’est pas du tout dans ce contexte. Le réalisateur anime une confrontation sévère et sanguinaire entre un groupe de soldats inexpérimentés et une meute de loups-garous impitoyables, dans une production au format huis clos brutal et ultra-violent. Et rien qu'avec ce brillant scénario, le film m'a rapidement embarqué dans son histoire qui assume bien le genre du long-métrage. Tout commence par un début créant une ambiance épouvante et similaire à celle du film Predator de John McTiernan.
Des soldats progressent dans une forêt écossaise et font la découverte de coins ensanglantés et abominables à voir. Rien d’inhabituel jusque-là et certainement pas la partie la plus pertinente du film, c’est juste une période où on laisse la peur nous envahir, une sorte d'introduction pour définir la dangerosité et la menace sérieuse des loups-garous. Une étape inutile quand on sait ce que ces créatures sont capables de faire mais le réalisateur ne perd pas son temps avec cette phase visuelle. Il va direct au but et s’attaque à ce qui a de plus accrocheur dans un film, le huis clos. Même avec un budget assez limité, on voit bien que le réalisateur ne manquait pas de ressources pour épater grandiosement son public.
C’est purement jouissif et gore comme ce n’est pas permis. Les soldats épuisent toutes leurs munitions pour abattre ces créatures infâmes et quand leurs armes n’ont plus leur utilité, le carnage se termine à coup d’épée, voire même avec les poings. La mise en scène est très convaincante, le réalisateur n’hésite pas à cadrer là où le sang coule le plus ou même là où c’est le plus effrayant. Et certains plans nous pétrifient efficacement, surtout quand un soldat est face à une créature, notamment celui qui est couché sur un lit, en train de braquer un pistolet et une mitrailleuse vers un loup-garou sortant ses griffes.
Étant fan de films de monstres, je me suis régalé, les lycanthropes sont aussi présents que les soldats. L’action est omniprésente, les scènes mouvementées sont filmées par une caméra très bien positionnée pendant le tournage du film. Le réalisateur maîtrise un suspense sans nom et une tension imprenable. Il joue constamment sur nos nerfs pendant les accalmies, il nous fait croire qu’un loup-garou peut très bien pénétrer dans la maison, soit en passant par la fenêtre, sur le toit ou même en passant dans la terre, sans nous dire forcément quand le massacre va reprendre.
Le réalisateur a dû avoir une très bonne équipe à ses côtés pour réaliser son film avec autant de férocité, de cruauté et d’intensité, notamment pour le design très réussi des monstres. Ils sont plus grands que les soldats, ils dégagent une peur percutante et le côté bestial s’exprime sans accroc. Je ne m’attendais pas à ce genre de surprise et franchement, c’est une production qui m’a bien séduit, même si on regrette un budget limité pour faire quelque chose de plus prenant. 7/10
Putain ! Mais c’était quoi ça ?