Quand c'est sorti, j'avais pas très envie de le voir, je craignais le film social crapoteux. En fait, non, ça se rapproche un peu du conte - avec une histoire simple et une ambiance un peu décalée.
Ambiance très marquée : le quartier presque mort, des nuits à la Sin City, la torpeur et l'air épais d'une côte humide, des crépuscules, de beaux plans larges... Un peu comme un récit tragicomique de poivrot, lourd et surprenant, avec des moments mythiques (les chiens énormes ou minuscules, cette ville qui pourrait aussi bien être sur la Lune), des moments drôles, mais c'est toujours un peu triste dès qu'on a les idées claires.
J'ai ressenti de la compassion pour le petit gars sans grandes ambitions, malmené, qui tente de bien faire comme père et comme voisin, se heurte à son impuissance, regimbe parce que c'est la seule chose à faire.
Et bien sûr qu'il faudra combattre la brute, le goliath de banlieue, mais c'est pas glorieux, c'est seulement qu'on ne peut pas faire autre chose, à la fin. C'est pas moche, la faiblesse. C'est humain au point d'être très beau, parfois.
Créée
le 26 juil. 2018
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