Pas Chouquette Le Cousine de Chucky !

La poupée tueuse et maléfique est une figure classique du cinéma de genre dont le plus emblématique représentant reste sans doute ce bon vieux Chucky et ses 35 ans d’existence. C'est d'ailleurs sans aucun doute dans le sillage des succès de Jeu d'Enfant et de ses deux suites que va naître le projet Dolly Dearest un temps même baptisé Child's Play 4 et sorti en 1991. Le film est réalisé par Maria Lease, une ex comédienne de série B (Dracula Contre Frankenstein – Le Camp Spécial N°7) , reconvertie un temps comme réalisatrice de boulards (souvent sous un pseudo masculin) avant de passer au petit écran pour la série Les Dessous de Palm Beach. Dolly Dearest demeure donc le seul film traditionnel de la réalisatrice et même si le résultat n'est pas fou et donc très pompé sur Chucky, il demeure tout de même une petite série B plutôt amusante.

Le film nous raconte l'histoire de la famille Wade venue s'installer au Mexique afin de reprendre une petite entreprise de fabrique de poupées. Malheureusement l'usine se trouve juste à côté d'un site de fouille archéologique et d'un tombeau dont s'est échappé un esprit maléfique qui a pris possession des poupées en attendant d'essayer de se réincarner dans le corps de la fillette de la famille (ça ne vous rappelle rien??).

Dolly Dearest est donc une sorte de Chucky bis travesti en petite fille à robe rouge et exilé au Mexique pour une vague dose d'exotisme dans les superstitions surnaturelles. Le film ne fera d'ailleurs que copier et singer des éléments des films de la saga de notre cher brave gars durant la majeure partie du temps. Cette bonne Dolly avec son visage grimaçant et ses punchlines faiblardes adopte un peu trop la Chucky's attitude pour que la comparaison peu favorable ne saute pas aux yeux. Au sein d'une mise en scène globalement bien paresseuse, Maria Lease nous ressort toute la panoplie avec la tête de la poupée qui se tourne brusquement, les petites jambes qui courent très vite, les petits rires sadiques, et deux trois jumps scares moisis à coup de chats planqués dans des cartons. Signe de la continuité c'est d'ailleurs le comédien et doubleur Ed Gale qui après s'être glissé dans la salopette de Chucky se travesti pour l'occasion afin d'incarner cette petite peste de Dolly. Niveau frisson le trouillomètre restera désespérément plat, le film ne parvenant jamais à tirer un minimum de tension de son histoire qui à défaut d'originalité aurait pu se prévaloir d'un peu d’efficacité. Avare en sensations fortes, doté d'un bodycount assez ridicule, aucunement original et platement mis en image, Dolly Dearest ne restera pas dans les mémoires bien plus longtemps que le temps de le regarder.

C'est donc assez dommage que les très rares petites idées un peu originales du film ne soient pas ou si peu exploitées. Tout d'abord on se retrouve ici en présence non pas d'une mais de plusieurs poupées possédées et même si ce n'est pas d'une logique imparable d'un point de vue scénaristique cela permet au moins de décupler et démultiplier un peu la menace. Les scènes d'attaque multiple qui ont lieux dans la fabrique de poupées avec plusieurs Dolly grimaçantes jusqu'au ridicule restent globalement les plus convaincantes du film. L'autre idée sympathique mais très mal utilisée du long métrage est que la petite fille de la famille qui adopte Dolly et qui est interprétée Candy Huston (une ravissante bouille blonde clone Wish de Drew Barrymore) se transforme petit à petit elle même en poupée en se coupant les cheveux et adoptant des robes à froufrous. Pas de quoi hisser le film jusqu'à la moyenne mais juste de quoi le sauver de l'irrécupérable et mortel ennui. A noter aussi le présence de la comédienne Denise Crosby vue dans Pet Semetary de Mary Lambert et qui incarne ici la mère de famille que forcément personne ne va croire lorsqu'elle alertera sur le comportement déviant de cette pouffiasse de saloperie de poupée.

Au final cette version de Chucky en jupons peine donc à franchement convaincre même si au bout du compte je me dis que c'est toujours un petit peu mieux qu'Annabelle.