Il arrive souvent que les films d'horreur mettent en scène la confrontation entre un affreux (psychopathe, monstre, tueur en série...) et ses victimes au cœur d'un huis-clos (maison hantée, vaisseau spatial...) où il s'agira de se cacher pour mieux sauver sa peau.
Don't Breathe a l'originalité de prendre le contre-pied d'au moins deux de ces codes. Le "méchant" est ici, du moins au départ, une victime. La victime de ces petites frappes de peu de moralité qui ne trouvent pas d'idée plus intéressante que de venir le cambrioler, lui, le père tranquille qui cumule une cécité héritée de la guerre en Irak et le deuil douloureux de sa petite fille fauchée par une voiture quelques années auparavant. On ne saura que plus tard que le petit père n'est pas un enfant de chœur mais à ce moment de l'histoire rien ne permet aux cambrioleurs en herbe de le deviner.
Deuxième rupture et principale idée du film, le méchant n'y voit goutte. Il n'en fallait pas plus au scénariste pour s'amuser comme un petit fou avec cette idée : nos intrus quelque peu téméraires et piégés comme dans une souricière peuvent rester tant qu'ils veulent à quelques centimètres du "cyclope" du moment qu'ils ne fassent aucun bruit ! Il faut que tu ne respires mais c'est rien de le dire...
Le scénario use ainsi jusqu'à la corde cette astuce en la déclinant dans toutes les pièces de la maison. La partie de chat et souris dans la nuit noire de la cave où le moindre bruit de respiration est synonyme de mort immédiate est l'une des scènes les plus réussies de ce film très malin.
A découvrir.
Personnages/interprétation : 7/10
Scénario/histoire : 7/10
Réalisation/mise en scène : 8/10
7.5/10