L'affiche américaine de Don' Look In The Basement aussi appelé The Forgotten est un joyeux petit délice de publicité mensongère. Histoire de reprendre à son compte le célèbre Keep repeating It's only a movie, it's only a movie ...on hésite pas à y associer les créateurs de La Dernière Maison sur La Gauche qui n'avaient rien demandé et comme une interdiction au moins de dix-huit ans ça fait un peu chochotte on trouve même un petit encart déconseillant le film aux moins de trente ans. L'art de bien vendre ce premier petit film de S.F. Brownrigg tourné en douze jours dans le fin fond du Texas pour moins de 100 000 $ .


Don' Look In The Basement nous raconte l'histoire de Charlotte Beale une jeune infirmière qui arrive pour se faire embaucher dans une maison de fous. A son arrivée la jeune femme apprend que le médecin principal qui l'avait recruté est mort mais sa remplaçante le DR S. Master accepte néanmoins qu'elle reste. Charlotte va découvrir que l'asile fonctionne avec des règles étranges et que sa vie pourrait être potentiellement en danger.


Don' Look In The Basement est quasiment un huis clos dans lequel on sent que le manque de budget a sans doute un petit peu dicté les règles bizarres de cet hôpital psychiatrique. Car dans cet asile le personnelle soignant se limite au stricte minimum, les patient sont en libertés et cohabitent comme dans un hôtel avec des chambres ouvertes sur le même pallier que les ou je devrais plutôt dire l'infirmière en service. Pas de barreaux aux fenêtres, pas de cellules capitonnées, au nom d'une certaine liberté thérapeutique on a surtout pas voulu trop s'embêter à transformer un décor que l'on imagine livré clefs en main pour quelques jours. C'est au nom de cette même expérimentation thérapeutique que le médecin principal trouve la mort en début de film après avoir laissé un patient instable joué avec une hache (mais bon il faut bien tenter des choses). Même si dans l'ensemble les patients ne sont pas bien méchants on est pas à l'abri de croiser une vielle dans les couloirs en pleine nuit qui nous demande de fuir avant qu'il ne soit trop tard ou de trouver une nymphomane avec un couteau dans son placard, mais ce ne sont que les petits désagréments du métier. Parmi les patients on trouve une femme qui vit avec une poupée en croyant que c'est son bébé, une vieille qui radote, un type en uniforme qui se croit en pleine opération militaire, une nymphomane saute au paf, un homme enfant, un type qui passe son temps à ricaner très fort ou un juge instable obsédé par l'idée de juger tout le monde … Rien qui ne mérite vraiment de sortir les camisoles, les électrochocs et les antidépresseurs pour chevaux mais rien qui soit également capable de créer une grande menace et tension. Du coup durant la majeure partie du temps on s'emmerde un peu à regarder ces doux dingues s'agiter, gesticuler, crier, rire et chouiner à l'écran sans trop savoir vers ou l'on nous conduit.


Comme un peu trop souvent dans ce genre de petit film il faudra attendre la toute fin du long métrage pour que enfin il se passe quelque chose de significatif . Après un twist ending plutôt bien amené on a enfin la sensation que la vraie folie, celle qui dérange plus qu'elle n'amuse s'empare de l'écran pour faire vraiment basculer le film vers l'horreur. Même si ça reste toujours un peu maladroit et bancal les dernières minutes du film sont assez prenantes et bien plus inconfortables que le reste du métrage avec des fous qui deviennent soudainement bien plus flippants, quelques délicats tabous bousculés comme la nécrophilie et enfin des séquences et visions dignes d'un pur film d'horreur made in seventies.


Bref Don't Look in The Basement n'est pas bien folichon mais si vous tenez courageusement le coup vous serez récompenser d'un petit twist pas trop prévisible et de quelques séquences horrifiques pas trop dégueulasses.

freddyK
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le 23 sept. 2023

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