L’adaptation cinématographique du portrait de Dorian Gray me semble grossière. Les éléments narratifs sont conservés, mais mis en scène avec un énorme manque de subtilité à mon goût. Ce qui aurait dû être semé tout le long du film comme des indices rusés, sont mis en avant de manière bien trop évidente. Plutôt que de légers clins d’œil du réalisateur, celui-ci nous montre à coup de grands signes les stratagèmes mis en œuvre pour soi-disant donner de la profondeur à sa mise en scène. L’idée de faire revenir régulièrement l’image du feu, symbolisant la perversion de Dorian n’est pas inintéressante, seulement comme beaucoup d’autres éléments elle nous saute au visage toutes les cinq minutes, nous rabâchant « que c’est astucieux ». Aucune magie dans la mise en scène, toutes les astuces sont criardes. De même pour la corruption de Dorian gray, là ou dans le livre elle est racontée de manière mesurée, et insidieuse, ici on nous assomme de toutes ses dépravations avec obscénité, tombant souvent dans l’inutile, le sensationnaliste. En bref, chaque scène qui suit est trop prévisible tant les clichés narratifs sont présents omniprésent. Le plus gros exemple étant sans doute l’ajout pseudo-romantisant du personnage d’Emily Wotton, femme forte désirant sauver le mystérieux Dorian de ses démons clownesques.