Double Assassinat dans la rue Morgue par Justin M
Parmi la multitude des rôles qu'a pu jouer Bela Lugosi figure ici l'illustration d'un savant fou, obsédé par la possibilité de mêler le sang du gorille qu'il présente à celui de l'être humain, dans l'adaptation d'une nouvelle de Edgar Allan Poe.
Relativement courte, cette adaptation s'oriente en permanence vers l'essentiel du récit, ce qui lui laisse l'avantage de ne pas ennuyer le spectateur avec des scènes superflues, dont l'intérêt pourrait être plus que discutable. C'est déjà un avantage considérable, à laquelle s'ajoutent quelques cadrages justes insistant sur le caractère horrifique de ce qui nous est montré, ainsi qu'un Bela Lugosi agréable à voir dans ce rôle, ni trop excessif, ni trop en retrait, qualité que l'on doit à la théâtralité de son jeu d'acteur. Petite curiosité cela-dit, le film de Robert Florey ne comporte pas de pièce musicale, à l'exception de celle qui introduit le générique de début. Cette absence de composition peut rebuter dans le sens où nous avons affaire à un film d'horreur, genre dans lequel la musique peut avoir un rôle majeur. Mais ça ne rabaisse pas la qualité du film, même si ce dernier aurait pu en profiter.
On reconnait aussi à Murders in the Rue Morgue l'usage de grands poncifs (désormais) du cinéma d'horreur, entre silhouettes d'ombres, points de vues par rapport à la monstruosité, gros plans sur les visages pris d'effroi ou de folie, ainsi que plusieurs thèmes abordés tels que la science ou la fête foraine et ses exhibitions.
Il s'agit donc d'un film classique en somme, mais qui fait bon usage des techniques liées au genre du film d'horreur, et qui profite aussi de sa courte durée pour maintenir une certaine curiosité quand au déroulement du récit.