Ou comment choper la phobie des miroirs

Quand je me décide à regarder ce film, je m'attends à tomber sur un sous-Carrie,le genre où on débranche son cerveau pour voir une victime massacrée allègrement bourreaux et innocents. Évacuons tout de suite cette idée : il n'en est rien, ou plutôt, pas de la façon imaginé.

Cette critique contiendra évidemment quelques spoilers, donc attention.

La pauvre Maria, victimisé par tous (et plus spécifiquement par un garçon en particulier), bouche-trou de sa seule "amie", secrètement amoureuse du copain de ladite amie, considérés comme "anormale" par un père chirurgien dont le cadeau d'anniversaire se résume à une opération de chirurgie esthétique, sombre dans la folie, développant une double-personnalité après avoir découvert une photo révélant qu'elle n'été pas seule dans le ventre de sa mère. Cette alter-égo, Airam, visible à travers un miroir, est plus sur d'elle, plus arrogante, l'expression de toutes les envies et passions dissimulés de Maria. Après un bal de promo ou elle est humiliée, elle accepte de changer sa place avec Airam. Bien évidemment, les choses empirent rapidement. Le harceleur finit humilié puis ce fait pété un genou (ce qui est, franchement, bien fait), sa "meilleure amie" Lily meurt lors d'une course poursuite sur patin, puis Sean ( petit ami de Lily que Maria/Airam charme ) finit lui aussi mort, puis finalement le père meurt. Le film se termine sur Maria/Airam allant se réfugier dans le lit de sa mère dans un plan-séquence final assez sympathique.

Premier point : les acteurs. Ils font le travail, et le font plutôt bien. Des acteurs convaincants donc, l'actrice principale India Eisley nous livrant une bonne performance, même si les deux "personnalités" ne sont pas aussi marquées que souhaiter. Les parents sont dans le bon ton, n'en font pas trop ou pas assez, les camardes de Maria sont un peu transparent, mais reste correct.

Second point : l'ambiance. Une réussite à mon humble avis. Il n'est jamais ( sauf erreur de ma part ) spécifié ou l'action se déroule, mais les décors enneigés semblent faire pencher pour le Nord. Une ambiance glaciale dans tous les sens du terme. Sans être époustouflante, la photographie reste sympathique et colle bien avec le ton du film.

Troisième point : l'histoire. Lente et émotionnelle. Je pense avoir assez bien résumé l'histoire. Assez convenue, elle met du temps pour se développer, Maria n'échangeant sa place avec Airam que vers les 45 min du film. Si le début peut laisser entrevoir un coté "surnaturelle" et laisse présager une future explosion à la Carrie, il n'en est rien. L'histoire reste assez convenue, mais est concentrée sur les émotions de Maria. Pas de massacre donc, nous ne sommes pas dans un "slasher". Une lente montée dans la folie d'une adolescente rejetée de tous, incomprise de tous, nous finissons par comprendre que le vrai responsable est le père, uniquement soucieux des apparences, au point d'abandonner la sœur de Maria sur la seule base qu'elle est déformés. La seule mort réellement imméritée est celle de Sean, gentil est bienveillant de bout en bout.

Quelques point négatifs néanmoins : Tout d'abord, une fin en queue de poisson, certains apprécieront, mais j'ai tendance à appréciés quand il y a une vrai fin. Ensuite, si l'actrice principale ce débrouille plus que bien, il est parfois difficile de différencier Maria d'Airam, la bande son reste quant à elle parfaitement oubliable.

Sans être transcendant, ce film demeure donc une bonne surprise. Après une vague de film du genre tous plus médiocre les uns que les autres, Look Away remonte un peu le niveau. En espérant voir plus souvent des films de cet acabit !