Le premier désir
Il va m'être difficile d'être objectif pour parler de "Douleur et Gloire", et je préfère donc ne pas me livrer à un exercice critique selon les canons du genre. En effet, j'étais en larmes dès les 5...
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le 25 mai 2019
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On a beaucoup lu de papiers sur l’aspect autobiographique ultime de Douleur et Gloire.C’est un gros morceau du film où le spectateur, dans une communion tentante avec la majorité de ses contemporains, voudrait discerner les moments de vérité de Pedro Almodovar.Or le cinéaste protéiforme, qualité dont nous pouvons aussi qualifier son cinéma, parle aussi de son rapport au métier.Salvador Mallo, de part son attitude envers la critique réhabilitant son film Sabor trente deux ans plus tard, révèle l’ironie mordante de Pedro Almodovar envers les chasseurs de nostalgie voulant raviver la flamme pour des raisons plus ou moins bonnes. La non-présence du réalisateur et de son acteur pour une « héroïne-party »constituant un une petite volée de bois vert bien senti envers l’establishment soi-disant bien intentionné.J’espère que tu apprécieras, jury du Festival de Cannes, à défaut de ressentir cette même douleur d’étouffement dont souffre Salvador. Ce que nous pouvons qu’apprécier, c’est l’extrême liberté de ton d’Almodovar ne voulant ménager personne.
En tous cas, le récit nerveux et orienté dans plusieurs directions soigneusement choisies, ne laisse pas indifférent.C’est toute la réussite de Douleur et gloire de ne pas se concentrer sur un point de vue mais d’en développer plusieurs.Créateurs de tous horizons et critiques diverses apprécieront l’exercice retors.Puis voir essentiellement l’histoire du point de vue du réalisateur raconté de l’histoire serait aussi un raccourci facile qu’il ne faut pas uniquement emprunter.Ce qui nous fait penser que l’art,ce n’est pas toute la vérité et Almodovar le démontre à nouveau avec brio. Quelque part, regarder Douleur et Gloire, c’est accepter de capter des vérités du cinéaste et ne pas privilégier quelques unes d’entre elles.Ultime question: est ce que la critique appréciera la posture du cinéaste espagnol, s’amusant à déconstruire pour parfois déranger? Rien n’est certain mais soyons persuadés que ce mouvement peut faire ressortir une certaine hostilité.Et Almodovar n’est pas le dernier à savoir qu’un effet ressenti comme une mauvaise claque, est une prise de risque supplémentaire pour débouter un public et rater le coche pour la Palme d’Or.Réponse dans une poignée de jours. Sera ce la gloire où les prix de consolation?
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Créée
le 8 mai 2022
Modifiée
le 23 mai 2019
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