Un cadeau

Il y a des films-testaments. Pas ceux où on se dit que la personne va arrêter le cinéma, mais plutôt qu'il est arrivé à un moment de sa vie où il a besoin de se confier, d'offrir à un personnage sa grande Bellezza. D'offrir son quartier Roma. D'offrir sa douleur et sa gloire. En ce sens-là, le film d'Almodovar touche profondément parce qu'il paraît terriblement sincère. Un coeur mis à nu, livré aux spectateurs comme on livre un combat. Avec entrain. Avec amour.
Et c'est ce qui fait du film d'Almodovar un grand film. Un masterpiece.
Pour le reste, on reprend tout ce qui fait un Almodovar : un scénario soigné à la perfection, une esthétique qui réchauffe avec ces couleurs vives, une façon de filmer toujours impeccable, et de grands acteurs. Ici, c'est Banderas qui signe, lui aussi, le film de sa vie. Sa performance est impressionnante.
En tous les cas, lorsqu'on nous offre un tel film, il n'y a qu'une chose à dire : merci.