C’est une réalisation du franco-britannique Antony Hickling qui s’est aussi donné le rôle principal. Il a écrit le scenario avec Pierre Guiho et Raphaël Bouvet.
Cette histoire est plutôt prenante. On va voir Frédéric déambuler dans les rues nocturnes de Paris à la recherche de lui-même. Il vient de se rendre compte que l’inspiration est partie et il va donc vouloir se retrouver. C’est en quelque sorte une auto-thérapie. La mise en introduction est bien faite, ce qui est capital. On cerne rapidement le personnage et tous les enjeux qui l’entourent. Même si on se dit que le fait de douter sur son côté artiste peut être superficiel, Antony Hickling arrive tout de même à nous prendre au jeu.
C’est sûrement dû au panorama vraiment varié qui nous va nous être proposé. La trame n'est pas du tout linéaire. Cet homme va faire de nombreuses rencontres. Malheureusement, elles ne vont pas être tout de qualité égale. Certaines sont vraiment excellentes et émulsionnent le spectateur. On pense notamment à l’Anglaise croisée dans un bar ou encore à l’homme du grec joué par l’excellent Jean-Christophe Bouvet. Ces personnages secondaires vont permettre à Frédéric de se remettre en question. Des passages vraiment intéressants, car il y a un vrai aspect psychologique. Notre personnage est bien approfondi et évolue.
En revanche, les rencontres manquent un peu de liant. Il y a notre protagoniste principal, mais cela ne suffit pas à éviter une cassure entre chaque passage. Ça se ressent aussi à cause de certains moments qui sont un peu moins bons. En effet, le style peut beaucoup varier d’une séquence à l’autre. Par exemple, l’église ou le club sont quand même assez spéciaux. Ils ne vont pas forcément bien se raccorder au reste. On a l’exploration d’un personnage complexe aux multiples facettes, mais manquant un peu homogénéité.
Il faut reconnaître tout le même que l'acteur principal est vraiment excellent. Antony Hickling arrive à sortir une grande performance. D’autant plus impressionnant que c’est lui qui réalise. Il est au four et au moulin. On prend donc un plaisir à creuser avec lui sa personnalité dans les rues nocturnes de Paris malgré quelque désappointement.