We own the bite
On date souvent la naissance du Dracula au cinéma par cette version de Browning, qui inaugure pour Universal un précieux creuset du film fantastique dont la descendance sera très riche. C’est oublier...
le 26 mars 2021
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Un chef-d’œuvre d'Universal, qui fonctionne par son pouvoir de suggestion : tout comme le film nous dit que Dracula a le pouvoir d'hypnotiser les masses, le film arrive à nous suggérer que nous avons bel et bien affaire à un vampire (sans pour autant être explicite) et le regard persuasif de Bela Lugosi appuie cette suggestion.
Le film me paraît être à la fois un hommage au film Nosferatu de 1922 et une adaptation mi-libre mi-respectueuse du livre Dracula de Bram Stoker. À la différence que Jonathan Harker est remplacé au début par Renfield (assez gros défaut du film puisqu'il oscille entre le fou crédible et le Gollum d'avant-l'heure).
Sûr, certains effets spéciaux semblent datés (les chauves-souris en caoutchouc dont on voit presque les ficelles notamment), mais l'atmosphère est pesante, sombre, lugubre, effrayante. Et certains évènements comme des agressions de vampires sont plus dites que montrées (dans un film moderne, ça aurait fait tâche, mais ce Dracula arrive à nous faire croire que c'est vraiment arrivé car il utilise un minimum de détails visuels et sonores pour nous convaincre et nous divertir).
La musique illustre très bien les moments de frayeurs, d'action et de tensions. Mais son absence lors de certains dialogues permet de souligner les excellents jeu d'acteurs (y compris celui de Bela Lugosi avec son accent, idem pour l'acteur jouant Van Helsing).
On voit cependant que Universal voulait faire des films de monstres à foison : le thème du Lac des Cygnes de Tchaïkovski est utilisé aussi bien au début de Dracula que pour La Momie de 1932 et j'en passe. De plus, il y a eu au moins 5 films pour ces deux créatures produits par Universal (mais avec d'autres acteurs).
Dommage que ces envies de développer un univers de monstres avec parfois des crossovers marchaient dans les films des années 30-40 et dans ceux de la Hammer, et pas aujourd'hui (quand on voit les flops qu'ont été La Momie de 2017 ou encore I, Frankenstein et même Dracula Untold...)
Et pourtant, les deux premiers films que je viens de citer ont fait exactement la même chose que ce Dracula et cette Momie de 1931-1932 : adapter des histoires de la fin XIXe-début XXe siècle dans le monde moderne. Et bizarrement, ils ont réussi à être beaucoup plus appréciés et intemporels.
Peut-être parce qu'ils étaient des précurseurs en matière d'adaptation et d'originalité. Il n'y a eu notamment que La Forme de l'eau de 2018 (équivalent moderne de La Créature du Lac Noir) et le Dracula de Coppola (1992) pour leur arriver à la cheville. Comme quoi, tout espoir n'est pas perdu...
(N'hésitez pas en commentaires à me dire si vous trouvez que des films plus modernes sur Dracula vous ont paru meilleurs que celui-là)
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de vampires
Créée
le 17 mars 2018
Critique lue 313 fois
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