Dragonball Evolution par JohnMalkovich
Un film d'auteur vendu comme un film populaire, voilà ce qui explique un "bide" aussi spectaculaire. Car il faut comprendre que le réalisateur a essayé de se réapproprier un univers riche et à l'identité si particulière. Mais plutôt que d'en faire un film d'action comme il en existe tant d'autres, le réalisateur a fait le parti pris de transformer Dragon Ball en conte philosophique sur la modernité, la décadence et la perte d'identité d'une jeunesse sans spiritualité. Le héros, archétype de l'adolescent en mal de repères dans un monde qui n'a pas de place pour un individu en quête de spiritualité. Car c'est bien le parcours spirituel et personnel de Son Goku, sa force face au doute et sa détermination à toute épreuve qui sont au centre du film. Mais la place prépondérante de Son Goku ne doit pas éclipser ces portraits de second rôle, eux aussi témoins d'un futur (qui n'est qu'une simple métaphore de notre présent, comment pourrait-il en être autrement ?) où tout fout le camp. Car Bulma, Yamcha ou Piccolo rappellent brutalement ces stéréotypes de marginaux, de paumés, de gens à la trop grande valeur qui vivent dans un monde trop délétère, trop pourri, trop nécrosé. Malaise des vieux, des jeunes, de la femme, de la liberté, tous les maux de notre vieux monde sont décrits avec maestria dans l'œuvre de James Wong. Un film d'auteur vendu comme un vulgaire divertissement.