Enfin, je l’ai vu ! Le fameux zéro pointé, la merde des merdes, le caca intergalactique, le fameux Dragonball Evolution sur lequel il est bon de se moquer pour ne pas passer pour un idiot fini. Tout le monde le déteste, c’est la moyenne la plus basse sur SensCritique et sur Allociné, vingt-deux de mes éclaireurs lui ont attribué la note symbolique de 1, bref, Dragonball Evolution est la honte culturelle de l’humanité.
Alors.
Soit on m’en a dit beaucoup trop de mal et du coup, je m’attendais à pire. Soit le simple fait de ne pas être fan de l’œuvre d’Akira Toryama m’a dispensé des colères provoquées par l’adaptation. Quoiqu’il en soit, Dragonball Evolution ne m’a pas...irrité.
Et c’est bien ce point-là qui m’étonne et qui me fait écrire une critique à ce sujet, c’est que tout le monde trouve que Dragonball Evolution est un film mauvais, qu’aucun plaisir ne peut en ressortir. Or moi, devant ce film, j’ai pas mal rigolé. Et le pire, c’est que j’étais pas spécialement dans les conditions requises pour me marrer, je suis tombé dessus par hasard sur Disney +, je suis allé me chercher une bière et je l’ai immédiatement lancé. Ça a été un visionnage seul, très peu alcoolisé, juste moi et le film le plus décrié du 7em Art.
La première règle, c’est qu’il n’y a pas...de règle
Alors voilà, le film se dévoile devant moi, il me crache au visage tout ce qu’il a de plus mauvais, du jeu d’acteur incroyablement insipide de Justin Chatwin aux effets spéciaux ignobles en passant par des dialogues plus gênants qu’autre chose et les facilités scénaristiques. Et ouais, vous avez raison les gars, Dragonball Evolution c’est carrément mauvais. La retranscription des personnages du manga à l’écran est totalement foirée, la quête des Dragon Ball est d’une facilité sans nom. Je peux comprendre que les fans du manga et de l’animé se sentent insultés.
Sauf que perso, l’adaptation en soit, ça a toujours été un élément très secondaire à mes yeux voir dispensable. J’adore le Shining de Kubrick alors qu’il crache au visage de Stephen King. Et même un manga dont je suis fan comme Death Note a été littéralement souillé par son adaptation Netflix. Or le film ne m’a pas déplu parce que j’y trouvais certains éléments sympathiques, aux dépens de la fidélité. Alors croyez-moi, quand en plus, il s’agit d’un manga comme Dragon Ball pour lequel j’ai toujours été très en dehors, bah j’en ai un peu rien à tamponner que Bulma n’ait pas les cheveux bleus ou que la tenue de Son Goku soit orange et non rouge.
Tout ça pour dire que l’œuvre filmique suive à la lettre le manga, pour moi, ça n’a pas à déterminer la qualité du film. C’est juste des p’tits éléments qui caressent le fan dans le sens du poil, mais dont je peux tout à fait me passer du moment qu’on m’offre quelque chose un tant soit peu attractif. Certains diront que je suis trop indulgent, je vous répondrais que mes attentes vis-à-vis d’une adaptation sont tout simplement différentes (que je sois fan ou non de l’œuvre originelle).
Donc non, tant qu’une œuvre est bonne, je suis prêt à lui pardonner ses écarts. Sauf qu’avec Dragonball Evolution, la part du contrat est loin d’être remplie du côté de James Wong. Et oui, je l’ai dit plus haut, et je vous rejoins, c’est mauvais. Très...très mauvais. Sauf que perso, Dragonball Evolution n’a provoqué ni colère, ni ennuie, ni gêne, il a provoqué des rires.
Justin Chatwin...est un homme extrêmement drôle. Franchement, j’aurai voulu le voir aux côtés d’un Pierre Richard ou d’un Jim Carrey. Dès qu’il s’agit de jouer des émotions, il est tellement à côté de la plaque qu’il développe les mêmes sensations que j'ai avec Tommy Wiseau dans The Room, une certaine affection. Et comment détester un film quand son personnage principal est à ce point poilant ?
Et c’est pas le seul dans ce cas, quasiment tous les acteurs ratent le coche. Même une légende du cinéma hongkongais comme Chow Yun-Fat passe à côté du personnage de Tortue Géniale et créé un truc nouveau, un nouveau personnage. Pas un bon personnage, mais un nouveau que j’ai appris à découvrir au fil du film.
Au final, devant Dragonball Evolution, j’ai eu l’impression de me retrouver devant une parodie. Et ça, mesdames et messieurs, j’appelle ça une prouesse cinématographique inouïe qu’il m’est impossible de renier. Je sais que beaucoup lui refusent ce statut, trop en colère face à tant de défauts et surtout parce que ça crache au visage du manga qui a fait toute une génération, mais pour moi, Dragonball Evolution est un nanard...incroyablement attractif. J’aurai aucun problème à le revoir entre amis tellement j’en ai rigolé à gorge déployé. Faudrait que je pense à m’acheter le blu-ray et le ranger dans une étagère réservée aux nanards que j’adore aux côtés de The Room ou Le Roi Scorpion.
Un grand film, un grand nanard, mais ne vous énervez pas trop, après tout, je lui ai quand même mis un 3.