Pollution nocturne littérale.Après La Tache(de Philip Roth),Le Tâcheron. Rêves de star,Star de rêves

_« Ils vous lèchent, ils vous lâchent, ils vous lynchent » est le cliché pour résumer le comportement à l'égard des personnalités... et c'est le résumé du film.

Ce film est comme un bon épisode Black Mirror.

Je l'ai vu il y a plusieurs semaines et il me revient mes scènes préférées et un fouillis de remarques et questions, surtout pour ceux qui ont vu le film (le résumé est sur la page SC et il divulgâche plus que moi):

  • je rigole encore quand je repense à la scène du coaching en gymnase...elle me fait penser à toutes les scènes de gymnases dans les épisodes de South Park...notamment quand un nain boiteux, Docteur, vient apprendre aux élèves "à accepter la différence"(saison 11, épisode 01)...ici, c'est une femme obèse à coupe de Mireille Mathieu qui vient soigner un troupeau de chèvres apeurées à ne pas avoir peur du boomer chauve en Chaussures Mephisto confortables, qui les aurait "traumatisé" dans leurs rêves...j'ai pris une photo de la Benny Hill en perruque tenant et présentant aux poussins tremblants une photo hilarante du souriant prof soudain devenu un méchant à leurs yeux...
  • l'actrice est une "Cara Volchoff" elle joue avec délicatesse cette coach en gymnase, experte en traitement de traumatisme, ou en phobie des chiens...elle présente une photo du serpent dont les étudiants chochottes ont peur...
  • ...lors du premier cours du prof au tout début du film, il demandait justement à une élève si elle a saisi "la métaphore" qu'il faisait ...or le film est métaphore aussi...le cours du prof était sur l'utilité du camouflage des zèbres...donc dés le début, le film nous invite à penser aux métaphores et analogies...le film en est donc truffé.
  • comme le livre et histoire de Philip Roth, La tâche, où un prof est aussi exclu...
  • ma scène favorite est la scène de confession et de supplication dans le message qu'il se décide à poster sur les réseaux...je pense qu'elle fait allusion à un passage dans Le Marchand de Venise de Shakespeare que je connais par miracle grâce à la version à ma portée offerte par Al Pacino....c'est la scène où le juif explique qu'il est comme tous, qu'il est humain et souffre aussi...un peu comme John Hurt dans Elephant Man ... il me semble que la deuxième partie du speech et les intonations de Nicolas Cage avaient des accents et impressions de la partie du discours de Shakespeare où il dit: (are we not) "Fed with the same food, hurt with the same weapons, subject to the same means" ...genre "j'ai connu vos même cauchemars, j'ai souffert de la même douleur que vous, subis la même"...
  • ...Cage est alors excellent, juste et crédible ainsi que son personnage MAIS ses proches n'ont pas perçu du tout la même chose...ils disent que TOUT leur a sonné "faux" alors que nous l'avons trouvé juste...c'est une belle scène sur la notion de perception
  • ....un film sur la notion de perception car lui ne change rien et pas...tout le monde évolue et 'swarm' autour de lui comme un essaim
  • essaim dont il est d'ailleurs passionné...essaim et harcèlement qui finalement le poussent à la faute à l'erreur et donne , postérieurement raison et des billes, à ses détracteurs ...voir la foldingue hypocrite qui crie à la fin: "il m'a attaquée", ce qui est totalement faux...un film qui prend donc clairement position au sujet du mouvement #metoo? ...voire de la fausse affaire Allen...car ce "il m'a attaquée" est ici totalement faux.
  • _la scène de 'sexe' sur le sofa est bien sûr d'anthologie: l'homme dans la réalité ne se révèle pas à la hauteur de l'homme de ses rêves...n'est ce pas là le passage à l'âge adulte que nous devons tous faire...que doivent connaître tous les enfants?...par exemple, on promet aux petites filles, "un Prince charmant", et elle se réveille adulte avec un Shrek pétant dans leur drap...comme ici...du rêve à la réalité, le choc est dur.
  • _un mec qui pollue tes nuits, alors que tu le vois à peine dans la vie; polluer ses nuits veut aussi dire éjaculer dans son sommeil...je suis abasourdi de découvrir après que le résumé SC dit TOUT...alors que ça a été un plaisir de découvrir le problème et voir l'évolution des réactions (que le résumé divulgâche aussi).
  • on voit un livre d'un "Roy F. Snell", titré "Wings of Victory"?...je découvre que c'est sur "les héros de l'aviation" pendant la seconde guerre mondiale...le héros a un livre sur des héros...
  • ...et il y a un plan, tout aussi furtif, sur un livre de Conan Doyle's" best books extracts"?...le créateur de Sherlock et d'un Professeur qui va devenir l'ennemi numéro UN ...son double a ici des livres sur le créateur du Professeur Moriarty...il est partout, il est nulle part...
  • ...quand il crie à son ami directeur que tout est "trop facilement traumatisant pour les étudiants de nos jours": il me rappelle des propos des présentateurs et commentateurs Bill Maher et Alain Finkielkraut: "les mauvaises notes sont désormais des traumatismes pour les étudiants"...ces scènes entre le prof et son directeur d'université qui doit "consulter Les Ressources Humaines" rappellent 'La tâche' de Philip Roth...que des héros en guerre contre "les petits censeurs" woke, ou autres merdeux d'université et "science Po."...
  • ....dommage presque que le film révèle trop son analogie à 1h04 de manière explicite quand sa femme se refait écarter du projet où elle s'était invitée, son manager lui dit: "la cancel culture, je suis contre, mais tu devrais faire profil bas" (sic)...
..."la cancel culture, je suis contre, mais tu devrais faire profil bas"...n'est ce pas ce que les pauvres dessinateurs massacrés à la Kalachnikov, ont aussi entendu avant de se faire massacrer?....et ce qu'ont fait les journaux qui n'avaient pas publié par solidarité?...Kalachnikov que des gens comme Benzema trouvent après très amusant de filmer entre leurs propres mains en train de tirer ...et les postant sur les réseaux 'sociaux'! (sic)...
  • choix de montage: pourquoi une asiatique silencieuse au regard perçant?...quand la femme du prof se fait écarter du projet, une collègue asiatique espionne et texte la conversation; on la voir penchée (eavesdropping) dans l'escalier d'à côté...c'est la même asiatique qui avait été montrée au montage en train de lui jeter un mauvais coup d'oeil quand la femme du prof avait profité de la notoriété et soudaine popularité de son mari pour s'inviter sur "le projet du musée"...
  • j'aurais aimé que le film reste plus mystérieux: dans "Superstar" de Xavier Giannoli/Serge Joncour, je crois qu'on ne sait jamais pourquoi l'anonyme devient soudain célèbre...et leur film ne nous donnait pas les clé de la métaphore...ici, le dialogue ""la cancel culture, je suis contre, mais tu devrais faire profil bas"" est plutôt lourdaud car on avait compris sans...et aussi, quand sa fille lui dit : "au collège, tout le monde t'appelle Freddy Krueger"...le film fait allusion à un film...ça devient lourdaud aussi...pire que mon texte...et le père sur explique à sa fille: "le rêve est comparable à une psychose'"...
  • ...le professeur m'a alors fait repenser à la psychose collective dans 'Capturing the Friedmans', sorti il y a 20 ans sur une hystérie collective autour d'un quasi innocent...ou pas autant coupable que la Foule le disait...
  • j'aime la scène où il marche grimaçant vers le lit en grandes enjambées comme les Monty Pythons (effrayante scène pour l'enfant, mais drôle à la fois...les Monty Pythons faisaient un concours des démarches les plus folles dans le "Ministère des démarches ridicules").
  • sa musique et bande originale m'aura fait découvrir le titre 'Early Blue' d'un F.J. McMahon de 1969...c'est le moment pathétique où sa femme vient le chercher dans le parking du restaurant/bar où il s'est battu avec celui qui a craché dans son assiette pour qu'il parte alors qu'il n'a rien fait...c'est désormais un paria...il met "mal à l'aise"...un "freaks"...
  • ...et au sujet de sexe sur sofa, je pensais que la pire de mes scènes resterait celle où Sharon Stone quasi viole Richard Gere sur un sofa dans Intersection/Les Choses de la vie, où la femme trouve que le mari met trop de temps à éjaculer ...il va pas assez vite alors elle accélère son pilonnage de fesses en mode raquette attachée à deux balles...elle est pressée...elle ne regarde que la porte car elle est pressée de retrouver ses invités qui l'attendent...Sharon Stone demande sans cesse à Richard Gere avec un humiliant et peu encourageant et pas sexy: "as tu fini? as tu fini? as tu fini? fais vite!"...je croyais que je verrai pas pire en film en humiliation de garçon par une « branleuse de dindons » pressé...or les excellents Nicolas Cage et Star Slade auront fait encore mieux que Richard Gere et Sharon Stone.
  • ...depuis j'ai lu que ""si on laisse téléphones et enceintes connectées dans nos chambres, nos rêves pourraient devenir le nouveau terrain de jeu du marketing publicitaire" selon un vrai neurochirurgien et sa recherche en neurobiologie... Rahul Jandial, "Pourquoi nous rêvons" (éditions Leduc)..qui m'est résumée par Emmanuelle Demarest: (on savait)"...que des stimuli sensoriels peuvent influencer leur contenu" mais dans un futur proche on le maitrisera mieux.

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