More than we cancel
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Ce film repose sur un principe simple : Kristoffer Borgli tente plein de trucs assez ambitieux puis laisse tomber en chemin. Il passe son temps à aborder un sujet avec entrain et finalement il juge que ce n’était pas une bonne idée. On ne peut que rarement lui donner tort. On reste toujours avec cette impression que son objectif n’est pas de réaliser un film mais de dénoncer des pans entiers de la société contemporaine sans réellement identifier ce qu’il ne lui plait pas. C’est parfois adroit mais souvent bordélique avec plein de petites séquences inachevées sur, pêle mêle, la cancel culture, le vol d’idées dans le monde académique, les réseaux sociaux, le monde des start up etc sans que l’on sache vraiment ce que veut nous dire le réalisateur sur chacun de ces sujets...
Au fur et à mesure que le film progresse, Kristoffer Borgli semble d’ailleurs de plus en plus partager cette opinion et on ressent sa confusion grandissante devant ce mélange trop riche qui forcément devient carrément indigeste. Ainsi, plus les minutes passent, plus on sent le réalisateur de plus en plus débordé par la multitude de thèmes qu’il a lancé et sur lesquels il s’apperçoit qu’il n’a pas grand chose d’intéressant à dire. C’est probablement quand il se demande ce qu’un Sam Mendès au top de sa forme aurait fait de ce film qu'il lache prise. Le spectateur aussi.
Ce défaut fait pourtant aussi la qualité de ce film foutraque. La vision tout spinozienne des rêves est par exemple rigolote, Michael Cera en patron de startup est convaincant et dans l’ensemble le coté chaotique de l’affaire fait qu’on ne s’ennuie pas un instant. Et puis il y a Nicolas Cage . Vraiment très bien. Il fait semblant de ne pas remarquer que le scénariste est totalement paumé et livre une belle performance dépeignant avec justesse, après une pérode euphorique, la montée de l’angoisse et du désespoir - on le voit presque physiquement accablé par l’injustice du monde dans lequel il est bien forcé de vivre.
Et au final, un film qui se termine par une référence aux costumes surdimensionnés de D. Byrne, peut il vraiment etre mauvais ? Ce film est donc à conseiller au moins à ceux qui auront la référence - les autres, je suis plus sceptique.
Créée
le 7 janv. 2024
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