L'étoffe des rêves
Avec Blanche Neige, les souliers rouges et les sept nains et Dreams, tous deux sortis dans nos salles le 29 juillet, on peut s’étonner des efforts employés pour adapter et promouvoir ces films...
le 27 août 2020
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citation de Sonia Lahsaini
On ne va pas passer par quatre chemins, Dreams est un sacré ratage. Une animation qui ne passe qu'à moitié, des personnages caricaturaux à la limite du supportable en plus d'une alchimie qui ne fonctionne pas entre eux, des actions jamais réellement punies ni même lourdes de conséquences dans dans une intrigue assez vide, et ce rythme si mal géré qui m'a fait m'endormir au début du film (10/20 minutes, rien de bien grave) le tout dans un univers qui ne tient pas la route et à du mal à convaincre le spectateur moyen.
"Spectateur moyen"... A vrai dire je ne suis pas ce spectateur moyen, trop jeune, trop hétérogène en préférence cinématographique et surtout autant intéressé par le bagage émotionnel qu'intellectuel que le grand public a parfois tendance à ignorer (ou tout du moins à ne pas le juger à sa juste valeur). Mais ce film non plus n'est pas destiné au public moyen, il est fait pour les ENFANTS
Ce simple ciblage au niveau du publique permet d'expliquer la majorité des choses reprochées au film, notamment des personnages et une histoire simplifiée qui servent aux enfants à mieux cibler le propos et les idées véhiculées par le film.
Définition de rêve
-Sens 1: Suite de phénomènes psychiques (d'images, en particulier) se produisant pendant le sommeil.
-Sens 2: Construction de l'imagination à l'état de veille, destinée à échapper au réel, à satisfaire un désir.
Surtout que le ciblage n'est pas une excuse mais belle et bien un support, on parle ici aux enfants avec une certaine sincérité. En témoigne les deux thèmes principaux que sont les rêves, lieux de refuge mais aussi d'émerveillement de l'enfant et la famille, lieu presque sacré de l'enfant de protection vis à vis du monde extérieur. Le film va donc détruire les deux murs de sécurité qui séparent son héroïne d'une triste réalité, rendant d'entrée de jeu le film impactant pour n'importe quel gamin.
Il y a tout d'abord cette amour du cinéma qui se ressent, déjà dans la manière dont se construisent les rêves qui peut faire penser à un Mélies plaçant les décors de son prochain film, et aussi car avec le constructeur de rêves qui les sauve à la fin, le réal envoie un message fort aux petits marmaux que nous sommes, "construit tes rêves, construit ton future" en plus de signifier plus ou moins explicitement que le cinéma et l'art en général peuvent aider les gens à se relever des trépas de la vie.
Emma donc, subit le départ de sa mère presque comme sa mort, inattendu, bref et douloureux; on retrouve d'ailleurs les 5 phases du deuil (pas forcément dans le bon ordre) durant le film. Mais Emma a besoin d'un semblant de famille, reposant donc uniquement sur son père et sur les souvenirs de sa mère qui lui reste, l'obligeant à écouter une musique faussement affective de celle_ci pour parvenir à s'endormir. C'est justement ça qui la sépare de Jenny qui a pu faire le "deuil" de son père (je dis pas qu'elle en est heureuse, juste qu'il ne fait plus parti de sa famille techniquement parlant) là ou Emma en garde un souvenir d'une vraie mère indispensable à sa famille. On peut même imaginer que c'est cette particularité qui lui permet de se rendre compte qu'elle est dans un rêve, car on essaie de la faire rêver avec tous ce qu'elle a alors qu'elle sait qu'il lui manque sa mère. Vient l'élément perturbateur avec le Père qui décide de se remarier (ou tout du moins de rencontrer une nouvelle femme), ce qui va casser Emma qui n'a toujours pas accepter le départ de sa mère et qui se croit toujours dans une famille, surtout qu'à déconstruire ses rêves, le dernier rempart reste la famille. Le premier plan d'Emma est donc de transformer Jenny par le rêve, qui comme dit auparavant lieu d'émerveillement de l'enfant qui le construisent. Son plan échoue, car malgré leurs familles détruites, les deux filles n'ont pas le même statut. C'est dont après cette défaite qu'Emma va voir son pire cauchemar, Jenny volant (de son point de vue) son père alors qu'elle ne pourra jamais faire de même sachant qu'elle considère toujours sa mère comme sa mère. Pour unifier les deux morceaux de famille il faut qu'Emma fasse le deuil de sa mère. Ce qu'elle ne fait pas préférant détruire Jenny dans un cauchemar. Mais au réveil, pas d'amour, pas de joie, rien. Juste la sensation d'une famille brisée. Détruire une famille pour un rêve égoïste et non assumé, c'est ce qu'avait fat sa mère quelques années plus tôt; Emma est devenue ce dont elle avait le plus peur au monde le plus au monde, c'est ce qui va a la pousser à aller sauver Jenny, ne pas devenir comme sa mère.
Très longue mise en situation pour vous parler d'un grand moment: le dernier rêve éveillé d'Emma.
Elle essaie de s'endormir seule mais n'y arrivant pas, elle écoute la fausse bienveillante musique de sa mère. Elle arrive dans son rêve avec une fausse mère, la ramenant tout de suite à la réalité: sa mère est partie, l'a laissée tomber et ne reviendra pas. C'est d’ailleurs pour la première fois qu'elle va réellement fuir les faiseurs de rêves, montrant son envie de lutter contre son problème. Elle va donc descendre dans un endroit ou elle n'est jamais allée, un monde monoparentale (là est ou Jenny) et ce par un endroit très symbolique: la Tour Eiffel, symbole de sa mère depuis le début du film. Elle va donc descendre dans cette enfer à cause de sa mère mais au moment de remonter celle-ci s'écroule, ce n'est pas sa mère qui pourra la sauver. Arrive au même moment l'araignée, symbole de malheur/peur/douleur qui attaque les deux filles perdues dans cette enfer. C'est à ce moment là qu'Emma fait le deuil de sa mère et devient réellement la sœur de Jenny. Poursuivies par l’araignée dans tous l'enfer, les deux jeunes fille vont finalement tomber sur le pire cauchemar de Jenny, la séparation de ses parents. C'est donc face au désespoir de celle-ci qu'Emma qui l'a comprend maintenant qu'elle est aussi en enfer va réellement agir comme une sœur en la rassurant, en lui disant que ce n'est pas de sa faute à elle mais d'adulte triste aux rêves brisées. Outre le père vachement salopard de Jenny, on peut aussi penser que la chanson de la mère d'Emma a été écrite pour s'auto-rassurer d'être une bonne mère malgré l'abandon. Emma va donc éteindre la musique de Jenny (qui accepte d'être la sœur d'Emma en même temps d'assumer son passé), montrant au passage que ce qui lui fait peur n'est qu'une peinture du passé qui ne peut plus lui faire de mal. Elle vont donc s’enfuir de cette enfer grâce à deux choses, leurs rêves enfin (l'appareil chelou qui fait éviter) et la famille, les deux filles sortants de l’enfer grâce au pièces d’échec du père toutes les deux, montrant une fois de plus qu'ils forment dorénavant une famille. Avant de partir elle fait ses adieux à ce monde qu'elle ne reverra sans doute jamais maintenant que sa mère (pas sa vraie mère, sa belle qui l'est devenue) est avec elle, oui, pour la première fois Emma est...Heureuse
Très souvent, au cours de notre existence, nous voyons nos rêves déçus
et nos désirs frustrés,mais il faut continuer de rêver, sinon notre
âme meurt
Paulo Coelho
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Créée
le 4 août 2020
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