A la recherche du connard perdu
Un élevage de lombric ! La voilà l'ambition de Lloyd et Harry.
Monter leur petite entreprise de ver de terre et réaliser le rêve de leur vie, c'est le but de nos deux amis. Mais un compte bancaire au déficit abyssal digne d'un investissement financier "Enricomaciassien"et un quotient intellectuel frôlant le 28 à eux deux, mettent un frein aux ambitions démesurées de nos deux copains.
Pour patienter avant l'ouverture de cet élevage de petites saloperies grouillantes et mettre quelques billes à gauche, Lloyd et Harry travaillent chacun de leur côté.
Harry est coiffeur pour chien et se trimballe en camionette à fourrure, tandis que Lloyd joue les chauffeurs de Maîtres et promènent les fessiers cossus dans sa limo rutilante.
C'est l'amour qui viendra enflammer la vie de nos deux héros et le caleçon de Lloyd en particulier.
Mary Swanson, jolie rouquine aux yeux de braise, oublie son attaché-case dans la limousine de Lloyd et s'envole pour Aspen.
La passion aveuglante qui s'empare de Lloyd devient alors incontrôlable et jette nos amis dans un long périple à travers les Etats-Unis à la recherche de Mary.
Les Farelly Bros déboulent en 1994 au cinoche après quelques piges sur des épisodes de "Seinfeld" et pour un essai, c'est un coup de maître !
Les aventures débilo-romantico-drôlatiques de Lloyd et Harry s'inscrivent directement dans le rayon "cultissime" de la comédie Ricaine en assumant pleinement leurs côtés régressif et profondément absurde.
C'est la décomplexion assumée de la bêtise et la montée au pinacle de l'infantilisme et de la régression intellectuelle.
C'est tout un pan de la comédie 90's qui s'ouvre sous les pignolades répétées de nos deux héros.
Le "Frat Pack Stillerien" n'attendait que ce signal, ce coup de klaxon foireux pour lâcher les chiens de la connerie tout azimuts et noyer les 00's sous des litres de crétineries bien frappés.
On entre avec "Dumb et Dumber" dans un tourbillon de blagues toutes plus "bas du front" les unes que les autres.
Les éléments de la connerie se déchaînent sur ta tronche : Des rafales de jeux de mots d'une niaiserie "DoriaTilliesque", une pluie de grimaces à faire pâlir de honte un môme de cinq ans.
Un ouragan d'humour pipi-caca du plus mauvais goût emportant le sommet de ton crâne et le peu de fierté qu'il te restait, comme s'envolent violemment les toits en tôle ondulée durant les orages tropicaux ou ton drap après le concours du plus gros mangeur de Cassoulet à la fête de ton village.
Les Dieux de la galéjade au ras des pâquerettes se sont réunis pour prier autour de ce film, le bénissant en secouant le "coussin péteur" d'or comme un encensoir dominical, et soufflant de leur haleine parfumée au chewing-gum au poivre sur les protagonistes (ou coupables pour certains.), irradiant totalement le plus pur d'entre eux : Jim Carrey !
Carrey qui se donne corps et âmes au dictat rigolard de ces Dieux à nez rouges, sortant de son corps dans sa passion Christique pour s'abandonner entièrement aux exhortations humoristiques du Très-Haut.
Véritable Messie de l'humour gras et prophète de la bite au cirage, Jim Carrey est en lévitation, en pleine béatitude, il est l'alpha et l'oméga de la connerie insondable.
Le temps est comme suspendu à la vision de cet objet étrange qu'est "Dumb et Dumber".
C'est un "crescendo" dans la connerie, une spirale infernale de la bétise, rien ne peut arrêter l'inéxorable.
On descend avec eux dans les abysses, le cerveau sous le bras et la bave aux lèvres, riant bêtement de leurs problèmes gastriques ou de la révélation du "bruit le plus énervant du monde", comme anesthésié, insensibilisé.
Nous sommes les témoins effarés et pliés de rire de notre propre régression humoristique.
"Dumb et Dumber" est une expérience.
La tentative folle de tout oublier: Culture, Quotient Intellectuel, fierté, préjugés, snobisme...TOUT !
Tout oublier pour, avec un peu de chance, pouvoir retrouver une chose, une seule chose.
Essayer, juste essayer, dans ce rire idiot qui secoue ta carcasse flasque, de retrouver ce gamin perdu, ce gamin enfoui sous tes problèmes d'adultes.
Retrouver enfin le petit con qui dort en toi.