Jim Carrey show
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le 21 août 2011
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Premier film des frères Farelly, Dumb & Dumber annonçait leur série de comédies potaches (dont la plus fameuse est Mary à tout prix) et révélait au grand-public Jim Carrey (dans la foulée de The Mask). Racontant les péripéties de deux adultes attardés impliqués dans un complot les dépassant, Dumb & Dumber laisse d'abord relativement désarmé (pas tant que le futur Amour extra-large). La volonté d'embrasser tous les registres sans assumer de tri a tendance à rendre le programme indécis hors de la vanne.
Mais l'inspiration des auteurs va crescendo et le génie burlesque de Jim Carrey et Jeff Daniels l'emporte. C'est le même phénomène à cet endroit : d'abord, ces impeccables idiots se montrent convaincants, mais leurs numéros sont insuffisamment brillants ou tarés dans leur genre pour les distinguer comme chez Bean par exemple - ou plutôt la petite dose de sentimentalisme et d'expectative les brident. C'est à mesure qu'ils prennent le large et se mesurent aux contingences qu'exulte leur indubitable connerie. Susciter directement l'empathie pour ces anti-héros déboussolés était probablement de trop, mais pour la sympathie c'est un succès (souvent nécessaire à accepter les bouffons de service - Jacquouille dans Les Visiteurs ne serait qu'une lourde tentative de nous dérider, s'il ne savait se rendre aimable, faire la mascotte - ou bien il faut recourir au sadisme).
Il y a d'abord quelques beaux coups (« un tic tac m'sieur l'agent », la station service - en bonus l'attention-ça-va-barder de la cabine téléphonique) puis un feu-d'artifice d'exploits, comme la langue collée au téléski, l'anecdote sur « Bullshit » le chien (avec 'Boniche' dans une autre version il reste encore le grotesque d'Harry) ou la séance de pleurs en peignoir devant Pacific Bell. Mais le meilleur reste dans les démonstrations d'inconscience pure, par exemple lorsque les deux amis provoquent le malaise fatal d'un mec (dont ils ignorent qu'ils les poursuit) en pointant sur lui un doigt rieur comme deux joyeux farceurs fiers de leur coup et d'avoir inclus un petit camarade à leur jeu. Ou encore, concernant la reconnaissance de dette qu'ils se sont inventés, leur premier degré absolu(ment à côté de la plaque), cette vision horizontale ahurie et sans la moindre aniccroche. Cette incapacité à soupçonner la moindre complexité dans quelque détail de la réalité est fascinante.
L'ensemble reste très tributaire d'un univers trivial, entre grimaces, pipi-caca & co : mais pipi surtout, en abondance. Dans le rayon de la grosse farce qui tâche, Dumb & Dumber est un modèle. Certaines séquences sont touchées par la grâce et les simagrées de Carrey (lorsqu'il se fantasme charismatique et irrésistible notamment) étaient vouées à devenir cultes. La suite improvisée huit ans plus tard (2003), fiasco formel, sera aussi un échec comique car elle restreint le terrain de jeu physique du tandem et minimise la démonstration de leurs illusions ridicules. La véritable suite sort en 2014.
https://zogarok.wordpress.com/2015/09/14/dumb-dumber-les-vrais-et-les-wannabe/
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Créée
le 28 janv. 2019
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