On ne peut qu’apprécier ce grain de folie qui fait de Daddy Day Care un divertissement honnête et efficace, original dans sa première heure en dépit de l’opposition manichéenne qu’il reconduit à la manière d’un conte – l’école paternelle ouverte à tous et prônant l’épanouissement de l’enfant d’une part, l’école privée hors de prix et élitiste d’autre part – et qui alourdit terriblement le dernier acte. La clausule apparaît ainsi tirée par les cheveux et forcée, là où le reste réussissait à faire naître sous nos yeux cette crèche alternative. Malgré une Angelica Huston rarement juste, la prestation du comédien Eddie Murphy ainsi que celle des jeunes acteurs contribuent grandement au plaisir ressenti : tout à la fois attachants et hilarants, ils témoignent d’une malice et d’une bonne humeur qui emportent l’adhésion et déclenchent nombre de fous rires. La réalisation propose quelques idées de mise en scène bienvenues, notamment une fluidité des mouvements de caméra permettant de beaux travellings ainsi qu’une gestion intelligente du hors-champ lorsque, entre autres, Charlie découvre ses toilettes souillées par l’un des enfants – son regard et son expression faciale suffisent à figurer l’horreur.
On rit, on se divertit, on est émus (un peu) : cette école paternelle sait s’occuper de l’enfant qui sommeille en nous !